La résilience
La résilience est l’art de se relever après les épreuves et de transformer la douleur en force. J’explore cette capacité humaine à renaître et à continuer à avancer, toujours avec espoir.
Je veux être libre de vivre,
Être libre de respirer,
Être libre de décider,
De choisir et d’être ivre.
Je veux être libre d’aimer,
Être libre de rencontrer,
Être libre de partager,
D’échanger et d’apprivoiser.
Je veux être libre d’apprendre,
Être libre de lire,
Être libre d’écrire,
De tout donner et de prendre.
Je veux être libre de créer,
Être libre d’inventer,
Être libre d’idéaliser,
Et surtout de pouvoir imaginer.
Je veux être libre d’être heureuse,
Être libre de sourire,
Être libre aussi de rire,
D’être, malgré tout, joyeuse.
Je veux être libre d’être triste,
Être libre de pleurer,
Être libre de détester,
Et de perdre mon optimisme.
Je veux être libre de détruire,
Être libre de briser,
Être libre de casser,
Et de me laisser maudire.
Je veux être libre de mourir,
Être libre de trépasser,
Être libre d’expirer,
De m’éteindre et périr.
Je veux être libre
D’avancer et choisir,
De vivre ou de mourir,
De ça, je veux être libre…
Ma vie est un ouragan,
Une tempête en plein océan.
Mon cœur a été jeté à la mer
Et mon corps sans toi désespère.
Je suis le capitaine de mon âme,
J’avance en dansant dans les flammes.
Mon corps tatoué de mes brûlures
Espère, malgré tout, un paisible futur.
Mes pensées entrechoquées
À la surface n’arrivent pas à remonter.
Mon regard perdu dans le bleu azur —
J’entends au loin une voix qui murmure.
Elle chuchote des mots qui rassurent,
Mais elle ne pourra soigner mes blessures.
Je cherche une terre où débarquer,
Pouvoir enfin mettre mon navire à quai.
Poser mon pied sur un sol ensoleillé,
Et peut-être quelques heures me reposer.
Mais la tempête ne s’arrête jamais,
Mon cœur ne fait que sombrer
Dans l’abîme de l’eau profonde et tourmentée.
Mon fantôme s’est, je crois, égaré.
Perdu en pleine mer… s’est-il noyé ?
Je sais qu’il finira par me retrouver.
Car je suis le capitaine de ma vie,
Qui, malgré les flammes et la tempête, survit.
Je m’efface peu à peu,
Je m’accrochais pour aller mieux,
Mais c’est fini, j’ai enfin compris :
La leçon, je l’ai bien apprise.
J’apprends à ne plus parler,
À ne plus prendre à cœur
Leurs mots ne pas les relever,
Et ne garder aucune rancœur.
J’apprends à garder le silence,
Même quand tout est turbulence,
Même quand je pourrais faire la différence,
Et que mon cœur et mon esprit balancent.
J’apprends à dire non,
Même si je ressens l’abandon,
Même si je déteste dire non,
J’ai choisi de crier enfin mon nom.
J’apprends à me choisir,
Sans jamais plus me trahir,
Sans jamais craindre de faillir,
Je prends la barre de mon navire.
J’apprends à perdre,
Pour mieux renaître superbe,
Pour aiguiser ma langue acerbe,
Car perdre peut être un parfait remède.
J’apprends la solitude,
Qui ne rime pas avec lassitude,
Mais avec paisible plénitude,
Ce n’est qu’une question d’aptitude
J’apprends à tourner le dos
Aux problèmes, aux gens idiots,
Même aux drames familiaux,
Je vis ma vie en huis clos
Rire pour exister,
Rire pour oublier,
Que ce sont les personnes les plus joyeuses qui sont les plus fêlées,
Que ce sont les plus lumineuses qui sont les plus tourmentées.
Celles qui rient haut et fort veulent oublier,
Celles qui ont besoin de joie pour se sentir exister.
Alors souris et n’oublie pas que ce n’est qu’un bon moment à passer.
Oublie les autres, oublie la solitude et l’ennui.
Danse, change, sois folle et surtout : ris !
Rire pour t’amuser,
Rire pour ne pas penser,
Que le soir, quand tu rentres, tu es seule.
Et c’est ainsi, quoi que tu veuilles,
Personne n’imagine la tristesse dont tu es remplie,
Personne n’imagine à quel point tu maudis ta vie.
Alors souris face à chaque chose qui t’émerveille.
Souris même si parfois ton cœur est en veille.
Continue à garder cette folie qui te maintient en vie.
Continue à danser, rire et chanter sous la pluie.
Rire pour aimer,
Et rire pour se protéger,
De toutes ces personnes mal intentionnées,
De toutes ces personnes qui ne font que critiquer.
Laisse-les parler dans ton dos,
Continue à aimer ce qui te fait vibrer.
Alors souris, souris à en crever !
Souris et ris à en avoir mal.
Ne sois pas banale, sois quelqu’un d’original,
Et n’aie pas peur d’être qui tu es.
Continue d’avancer, même si tu dois ramper.
Continue de sourire et surtout, continue à rire et à aimer.
Je n’ai jamais eu d’équilibre
Avançant sur un fil invisible
Toujours peur de trébucher
Toujours peur de tomber
Je courais tête baissée
Me prenant les baies vitrées
J’étais bosselée et cabossée
Je reste encore un peu cassée
Et j’ai essayé le vélo
Pour moi c’était un fléau
Je ne faisais que tomber
Je ne faisais que pleurer
Je ne trouvais pas cela rigolo
De me prendre des murs et des poteaux
Il m’a fallu des années
Pour me séparer des petites roulettes
J’avais onze ans passé
Mais aux angoisses j’étais sujette
Au collège, les sorties à vélo
Me faisaient froid dans le dos
Mon vélo avait toujours un problème
Et moi derrière, toujours à la traîne
Une voiture qui passe et je tombe
Un bruit suspect, je succombe
Pendant des années je l’ai évité
Nous n’étions pas, je crois, destinés
J’ai eu peur de passer le permis
Repoussant le moment avec stratégie
Mauvais souvenir d’une journée karting
Et de moi qui tremblais sur un parking
J’ai des problèmes de synchronisation
Tout le monde me donne raison
Je passe le permis en automatique
Pour moi c’est un vrai déclic
Je dis avoir le permis américain
Cela en fait rire plus d’un
Pour mes vingt ans je veux un vélo
Je suis prête à écrire un nouveau scénario
Je veux des balades et des pique-niques
Je veux vivre des moments romantiques
Mais mon vélo prend la poussière
Je me retrouve seule sans repères
Je prends enfin trente ans
Je me dis qu’il est temps
De monter sur ce stupide vélo
Et faire taire cette voix dans mon cerveau
Une descente trop rapide
Je me sens si stupide
J’ai voulu réussir
Je n’ai fait que faillir
Tant pis, j’ai essayé
Je ne peux pas regretter
Je ne suis pas KO
Même quand je suis sur le carreau
Mais au fond de moi cette peur
De ne jamais être à la hauteur
À cause d’un stupide vélo
Qui dans mon être a semé le chaos
J’écris encore et toujours,
J’écris pour l’amour.
J’écris jusqu’au petit jour,
J’écris mon parcours.
Comme une plume fragile et légère,
Qui représente mon côté littéraire,
Mais aussi délicat et solitaire,
Personne ne l’a fait taire.
J’écris mes envies,
J’écris sur ma vie.
J’écris avec folie,
J’écris car je suis.
Comme un vieux stylo à bille,
Qui jamais ne vacille,
Toujours droit comme un I,
Que les autres mordillent.
J’écris avec passion,
J’écris ma rébellion,
J’écris ma religion,
J’écris avec compassion.
Comme une blanche craie,
Qui ne se prend pas pour une oie blanche,
Qui reste toujours honnête et franche,
Et qui par son cri strident effraie.
J’écris avec mon sang,
J’écris avec mon cœur.
J’écris pour les absents,
J’écris sans aucune peur.
Comme un simple crayon,
Qui ne se lasse jamais des dictons,
Car écrire, c’est sa profession,
Lui qui sait à quoi nous rêvons.
J’écris comme une plume, un stylo, une craie ou un crayon,
Non pas car je pense que c’est ma mission,
Mais car pour moi c’est une passion,
L’inspiration qui guide ma raison.
Je voulais un feu, une cheminée,
Une flamme douce pour me réchauffer.
J’ai cru sentir la chaleur m’envelopper
J’étais contente. J’étais apaisée.
Mais ce n’était qu’une chaleur électrique,
Un souffle mécanique, presque cynique.
Une fausse flamme, sans odeur,
Une illusion de bonheur.
J’ai perdu du temps, de l’énergie,
De l’argent, et de l’envie.
Alors j’ai coupé ces fausses flammes,
Et cherché la cheminée, sans verser une larme.
Je rêvais d’une tendre fumée,
D’un feu ancien, d’un vrai foyer.
Mais j’étais bercée par l’illusion…
Il ne restait que des braises,
Et des cendres,
Rien que des cendres.
Je suis née en plein milieu du mois de février,
Loin du ciel bleu et de la chaleur étouffante de l’été.
Je n’aime pas le soleil sur ma peau dénudée,
Je n’aime pas non plus les souvenirs qui viennent me blesser.
Je ne demande qu’une seule chose,
Je n’attends que ça, je suppose,
Pour apaiser enfin mon cœur :
De la douceur, de la douceur, de la douceur.
Peut-être que tu as raison, je ne sais pas trop ce que je veux,
J’attends seule dans ma maison, et je fais de mon mieux.
Je cherche des réponses à mes questions, je vis la vie comme un jeu,
Je trouve des réponses dans des chansons, veux-tu que je te fasse un aveu ?
Je tente, mais jamais je n’ose,
Mon cœur, je crois, se repose.
Pour battre, il a besoin d’une dose
De la douceur, de la douceur, de la douceur.
J’avance pas à pas, je trébuche mais ne tombe pas,
Je protège mon corps et mon cœur, fragiles et délicats.
Mais je reste debout, prête à mourir au combat.
Ne le vois-tu pas ? Je ne suis qu’un soldat.
Je ne prends pas la pose,
Jamais sous hypnose.
Je ne veux qu’une overdose
De la douceur, de la douceur, de la douceur.
Je ne suis ni belle, ni sensuelle, ni même celle
Qui jette un sort, qui charme et ensorcelle.
Je ne suis qu’une femme fragile et mortelle
Qui cache avec force son côté émotionnel.
Je ne suis pas morose,
Je ne suis pas grandiose,
Je ne veux qu’une pause
Et de la douceur, de la douceur, de la douceur.
Je suis prête à rendre les armes et sécher mes larmes,
Mais sauras-tu m’éloigner de tous ces drames ?
Nous accepteras-tu, moi et mes états d’âme ?
Pourras-tu faire renaître en moi la flamme ?
J’accepterai si tu proposes,
J’attends que tu t’imposes,
Et que tu m’offres une rose
Et de la douceur, de la douceur, de la douceur.
Il les entend tous s’esclaffer et applaudir,
Il sait que bientôt il devra sortir.
Il prépare ses drôles de vêtements
Et sort son maquillage blanc.
Certains le trouvent étrange et inquiétant,
Mais il fait beaucoup rire les enfants.
Il coiffe avec soin sa perruque
Et passe sa main sur sa nuque.
Il est souple et sait faire des pirouettes,
Mais ce soir son cœur n’est pas à la fête.
Il regarde son reflet dans le miroir
Et ajoute un peu de maquillage noir.
Il enfile ses souliers bien trop grands
Et sa salopette colorée en pleurant.
Il dessine un sourire sur son visage,
Pendant que le lion le dévisage.
C’est un artiste extrêmement doué,
Il est drôle, athlétique et sait chanter.
Il est sensible, créatif et intelligent,
Il sait réchauffer le cœur des gens.
Il choisit sa veste rouge et pailletée,
Car c’est celle qu’elle préférait.
C’est un clown solitaire désormais,
Un clown au cœur vide et brisé.
Mais sa plus grande qualité,
C’est qu’il sait ses émotions dissimuler.
Il entendra bientôt les enfants rigoler
Et regardera leurs ballons s’envoler.
Les projecteurs vont l’éclairer,
Son cœur va s’accélérer.
Il sera dans la blanche lumière,
Mais lui n’en a que faire !
Le spectacle doit continuer,
De ville en ville se déplacer,
Parce que ça ne s’arrête jamais,
Pas tant que la cloche n’a pas sonné.
Il n’a plus qu’à mettre son nez rouge,
Qu’il gardera sur lui pour toujours.
C’est sa signature, son fidèle ami,
Celui qu’il emportera avec lui au paradis…
Enlevez-moi tout, chaque sourire, chaque passion
Arrachez-moi tout, chaque objet, ma maison
Prenez-moi tout, chaque souvenir, chaque chanson
Volez-moi tout, chaque rêve, chaque horizon
Vous pouvez tout me prendre
Je n’ai plus rien à vendre
Ne me demandez pas la permission
Je ne montrerai aucune opposition
Enlevez-moi tout, mes repères, ma terre
Arrachez-moi tout, mon oxygène, mon air
Prenez-moi tout, ce que je préfère, ce qui me libère
Volez-moi tout, mon imaginaire, mon vocabulaire
Je ne retiendrai rien
Je ne garderai rien
Prenez donc ce qui vous plaît
Et laissez-moi enfin en paix
On m’a dit un jour de ne pas arrêter d’écrire
J’ai souri, que pourrais-je faire d’autre ?
Je suis de celles qui passent leur temps à lire
Je ne sais rien faire d’autre, à qui la faute ?
On m’a dit un jour que les écrivains sont des menteurs
Devenir écrivaine, je n’en suis plus certaine
Je ne suis pas de celles qui mentent avec grandeur
J’écris simplement sur les histoires qui m’appartiennent
On m’a dit un jour que tout était dans les livres
Il est vrai que les mots et les histoires me font vivre
Je suis de celles qui ont besoin de raconter pour exprimer
Est-ce que cela fait de moi quelqu’un d’émotionnellement paralysé ?
On m’a dit de coucher sur le papier les mots que je ne peux prononcer
Est-ce moi le problème ou ceux qui refusent de m’écouter ?
Je ne suis pas de celles qui insistent, je préfère m’effacer
Mon souvenir lui aussi finira par disparaître en fumée
On m’a dit des tas de choses sur des tas de sujets
J’ai toujours accepté chacun d’entre eux, de les écouter
Je suis de celles qui par les belles paroles sont envoûtées
Mais que font-elles, et où sont-elles tous désormais ?
On m’a dit de continuer d’écrire, de ne jamais m’arrêter
Et c’est bien ce que chaque jour je fais
Car je suis de celles qui continuent d’avancer
Mon style est peut-être imparfait, mais ce que j’écris fait son effet.
Ton image s’évapore de ma mémoire,
Je ne veux pas vivre dans le noir.
Tu t’es éloigné,
Tu m’as oubliée.
Souffle mon soupir, il faut que je respire.
Je n’appartiens à aucun lieu,
Je me dis que c’est sûrement mieux.
Je suis déracinée,
Je me laisse emporter.
Souffle la brise d’une caresse exquise.
N’appartenir à aucun groupe,
Ne faire partie d’aucune troupe,
Être une louve solitaire,
Mon passage n’est qu’éphémère.
Souffle la feuille morte que le vent emporte.
Se tenir droite et être forte,
Être vivante, jamais morte,
Se sentir abandonnée,
Ne pas être aimée.
Souffle l’écho de ma voix, je n’attends que toi.
Te rencontrer et t’aimer,
Se sentir guidée et poussée,
Être prête à tout,
Car il existe un nous.
Souffle la cîme dans la forêt, murmurant nos secrets.
Te laisser t’envoler,
Vouloir t’accompagner,
S’empêcher d’y penser,
Rassurer les effondrés.
Souffle le cri dans la nuit, comme une ombre qui s’enfuit.
Vouloir se sentir exister,
Dans la lumière et la fumée,
Me laisser disparaître,
Pour peut-être renaître.
Souffle l’orage, plus rien n’est désormais sage.
N’avoir besoin de personne,
Changer enfin la donne,
Accepter mes cicatrices,
Mon sourire rouge, mes yeux tristes.
Souffle le vent hurlant, j’avance lentement devant.
Ne vois-tu pas que je suis différente ?
Je ne suis pas transparente.
Me trouves-tu troublante ?
Je fais déjà partie des absentes.
Souffle la tempête dans mon cœur et dans ma tête.
Je n’ai plus cinq ans.
Je n’avais déjà plus cinq ans
Lorsque j’avais alors cinq ans.
Mais tu me vois comme une enfant.
Je n’ai pas non plus dix ans.
Mes cheveux blonds dans le vent,
Mon regard qui scrute attentivement.
Quand ai-je eu dix ans ?
Je n’ai jamais eu quinze ans,
Je m’en souviendrai autrement.
Je n’avais plus de maman,
Mais un père ambivalent.
Il me semble avoir eu vingt ans,
C’était il y a bien longtemps.
C’était le commencement
D’une famille et d’un amant.
J’ai eu vingt-cinq ans,
Entourée de gens aimants,
Entourée de gens vivants.
Que reste-il maintenant ?
Je vais avoir trente ans.
J’ai connu mariages et enterrements,
J’ai vécu amèrement.
Qui suis-je dorénavant ?
5/02/2025
LD
J’ai trente ans.
Tu ne trouves pas cela épatant ?
J’ai l’impression d’avoir vécu plusieurs vies…
D’avoir escaladé des montagnes, traversé des océans,
D’avoir vécu des instants d’horreur et d’autres de magie.
J’ai appris, grandi, osé, vécu…
Certaines parties de moi ont disparu.
Je n’ai plus peur de parler haut et fort,
Mais je cache toujours des secrets dans mon coffre-fort.
Je déteste toujours autant les conflits,
Et j’aime toujours autant vivre la nuit.
Je n’ai jamais eu peur des monstres sous mon lit,
Mais j’ai peur que mes fantômes disparaissent à minuit.
Je suis toujours aussi gourmande,
Moi, la jeune femme normande.
J’écoute de la musique quand je suis triste,
Je prends toujours des tas de photos comme une touriste.
Je crois que j’ai peur d’oublier
Ma vie, les gens que j’ai aimés, mon passé.
J’écris toujours des lettres, des histoires, des poèmes.
Je crois que parfois ma vie ressemble à La Bohème.
Tu ne dois rien à personne, pas même au temps
Tu as grandi seule, comme poussée par le vent
Tu as vu défiler les minutes, les jours et les mois
Et tu as su agir et faire tes propres choix
Tu ne dois rien au temps, ni même aux gens
Tu as dû avancer, et parfois prendre ton temps
Tu n’as jamais flanché, tu ne t’es jamais arrêtée
Même quand on te disait que tu allais échouer
Le monde tournera sans toi, tu ne lui dois rien
Si tu ne le veux pas, tu peux attendre demain
Sois prête, agis quand tu te sentiras bien
Libère-toi des autres, coupe tous ces liens – non, tu ne dois rien…
Le monde peut frapper à ta porte
Contemple le temps qui les emporte
Tu n’es pas obligée d’ouvrir ton cœur
Si tu ne ressens rien que de la froideur
Le temps peut te rappeler à l’ordre
Te dire que dans ta vie, tout est désordre
Laisse-le parler, il continuera d’avancer
N’aie pas peur, ne cherche pas à le rattraper
Je ne cours plus après personne, pas même après le temps.
Le monde peut attendre.
Je me retrouve seule, comme abandonnée,
Par une mère qui ne m’a pas assez aimée.
Elle est partie sans se retourner, alors que j’étais loin :
Une douleur sans fin qu’on prend contre son sein.
S’ajoutent les années, et l’amour vient
Tout bousculer sur mon parcours, me perturber.
Mais même lui, le temps me l’a volé :
Une douleur sans fin que je serre contre mon sein.
Chercher de nouveau à respirer,
Mais ils sont partis — l’un sans m’aimer,
L’autre, pour moi, sa vie aurait donnée.
Et moi, je reste là, à serrer sans fin cette douleur contre mon sein.
Vouloir, avec d’autres, avancer,
Et chercher à combler cette immensité,
Mais dans leurs paroles, aucune sincérité…
Et cette douleur contre mon sein qui continue de brûler.
Une douleur sans fin qu’on prend contre son sein,
Comme on garde un enfant, un chagrin…
Je veux danser
Comme s’il n’y avait pas de demain.
Je veux vivre et célébrer
Comme si la journée était sans fin.
Je veux danser
Je sens que mon corps veut bouger.
Je veux rire et me libérer
Et mes barrières les faire tomber.
Je veux danser
Ne plus avoir peur du regard des autres.
Je veux m’assumer,
Après tout, je ne commets aucune faute.
Je veux danser
Et oublier ces promesses du passé.
Je veux me sentir libre
Comme si j’étais complètement ivre.
Je veux danser
Comme si j’étais joyeuse et épanouie.
Je veux me déhancher jusqu’à minuit,
Être Cendrillon et vaciller.
Je veux danser
Et peut-être même aussi chanter.
Je veux vivre une vie folle et décalée,
Je veux pouvoir complètement me lâcher.
Je veux danser
Et pas seulement jusqu’à minuit.
Non, finalement, je veux danser toute la nuit,
Je veux sentir mon cœur enfin s’accélérer.
Je veux danser
Danser sur de la funk ou du rock,
Danser, au fond, qu’importe,
Danser à en avoir mal aux pieds.
Je veux danser
Danser sur de vieux airs, de la variété,
Danser comme si ma vie en dépendait,
Danser à en avoir le souffle coupé.
Je veux danser
Mais seulement si je suis seule,
Car je ne veux pas attirer le mauvais œil,
Danser telle une envie inavouée.
Je veux danser
Que la musique me fasse vibrer,
À en faire saigner mes oreilles,
Et que mon corps soit tout courbaturé.
Je veux danser
Danser, danser, danser,
À en être épuisée,
Danser, danser puis me reposer.
N’encombrez pas mon esprit
De vos regrets de vos envies
N’encombrez pas ma mémoire
De vos remords de vos espoirs
N’encombrez pas mes rêves
De messages et de pièges
N’encombrez pas mon cœur
De vos rancœurs et noirceur
N’encombrez pas mes pensées
De toutes ces folles idées
N’encombrez pas mes soirées
Pour pleurer et vous apitoyer
N’encombrez pas ma maison
Avec vos déceptions et sermons
N’encombrez pas mon armoire
De vos linges sales et idées noires
N’encombrez pas mon trottoir
De vos poubelles de vos mouchoirs
N’encombrez pas mon passage
Avec vos mauvais présages
N’encombrez pas mon chemin
Je ne fais que suivre mon destin
Qui chaque jour me pousse plus loin
Qui ne peut être, je le sais, que le mien
Derrière mes paupières, il y a
Tout un monde de pourquoi.
Derrière mes paupières, il y a toi,
À qui je parle encore tout bas.
Il y a toi et puis les autres,
Ces moments, ces instants partagés,
Ces souvenirs oubliés,
Ces pensées ne sont que les nôtres.
Car derrière mes paupières, il y a
Toutes ces choses que je ne fais pas,
Toutes ces paroles que je ne dis pas,
Le monde imaginaire de Lisa,
Écran sombre et voilé,
Comme une salle de cinéma
Où je suis seule à regarder.
Derrière le viseur de ma caméra,
J’imagine des scènes entrecoupées,
Des gens qui parlent en onomatopées.
Je me regarde vivre une autre vie,
Vivre la vie dont j’ai envie.
Car derrière mes paupières, il y a
Toutes ces choses que je n’ai pas.
Je peux être celle que je veux,
Je peux faire tout ce que je veux.
Il n’y a aucun interdit,
Tout se passe dans mon esprit.
Je suis sur les planches d’un théâtre,
Ou au bras d’un mystérieux bellâtre.
Je peux faire mon grand numéro,
Je peux tout réécrire à zéro.
Car derrière mes paupières, il y a
Tout ce que je ne te dirai pas…
Qui suis-je ?
Je suis une femme qui joue plusieurs jeux :
Jeux d’ombre et de lumière,
Jeux de paillettes et de poussière.
Mais dans le fond, qui suis-je ?
Je suis celle qui avance, celle qui s’élance,
Celle qui fredonne mais qui a peur d’une danse.
Je suis celle qui rêve du passé, plus que du futur,
Celle qui aime ses cicatrices et ses blessures.
Je suis celle qui a besoin d’écrire pour exister,
Celle qui a besoin d’être utile, transmettre et donner.
Je suis celle qui a peur de vivre, mais pas de mourir,
Celle qui a peur du chemin qu’il lui reste à parcourir.
Je suis celle qui aime sans compter, mais qui reste figée,
Celle qui écoute plus sa raison que son cœur fatigué.
Je suis celle qui se trouve à un carrefour et qui hésite,
Celle qui évite les conflits, les obstacles, les limites.
Où vais-je donc, moi qui suis à ce carrefour et qui hésite sur son parcours ?
Vais-je choisir d’avancer droit devant, là où le ciel semble blanc ?
Vais-je emprunter le chemin de droite et avancer de manière maladroite ?
Vais-je aller sur celui de gauche, loin de la ville, des excès et de la débauche ?
Vais-je marcher sur ce sentier que peu ont emprunté, et où je risque de trébucher ?
Vais-je décider d’aller là où personne d’autre n’est allé, et où seulement moi j’oserai ?
Parce qu’au fond, je suis celle qui décide d’aller là où son cœur lui dicte d’avancer :
Sans peur, sans honte, sans tristesse ni faiblesse,
Juste le cœur léger et l’esprit enfin apaisé.
Mademoiselle aime plaire
Et pas qu’à son anniversaire
Mademoiselle rougit
Quand quelqu’un lui sourit
Mademoiselle aime rire
C’est comme ça qu’elle attire
Mademoiselle se maquille
Comme les petites filles
Mademoiselle se dit libre
Elle se croit dans les livres
Mademoiselle rêvasse
Et marche sur des échasses
Mademoiselle a des amis
Qui ne la mettent pas à l’abri
Mademoiselle a des ennemis
Qui ressemblent à ses amis
Mademoiselle a peur du noir
Et souvent elle perd espoir
Mademoiselle veut vivre
Et veut qu’on la délivre
Mademoiselle se sent seule
et est souvent veule
Mademoiselle aime jouer
Mais ne veut pas le montrer
Mademoiselle a peur des autres
Personne n’est un apôtre
Mademoiselle aime les gens
Qui l’a poussent comme le vent
Mademoiselle parfois ment
Mais jamais par accident
Mademoiselle veut croire
À tout ce qui brille dans le noir
Mademoiselle veut sortir
Mais a peur de partir
Mademoiselle aime danser
Quand personne ne peut regarder
Mademoiselle a un grain de folie
Car elle en a marre de l’ennui
Mademoiselle vole dans le ciel
Comme toutes ces hirondelles
Mademoiselle est triste
Elle se prend pour une artiste
Mademoiselle prend des risques
Et puis elle écoute un disque
Mademoiselle n’est plus
Cette vie est révolue
Mademoiselle est Madame
Qui ne verse plus de larmes
Madame aime plaire
Car elle est solaire
Madame rougit
Quand on l’applaudit
Madame aime rire
Cherche à oublier le pire
Madame se maquille
Elle cache ce qui l’a bousille
Madame se dit libre
Mais elle marche en équilibre
Madame rêvasse
Attend que le temps passe
Madame a des amis
Qui sont tous insoumis
Madame a des ennemis
Qui vivent dans le déni
Madame a peur du jour
Et aussi de l’amour
Madame veut vivre
En étant ivre
Madame est seule
Guidée par son aïeule
Madame veut jouer
Pour tout oublier
Madame des autres se méfie
Pourtant la solitude l’a terrifiée
Madame a besoin des gens
Qui sont bien vivants
Madame souvent ment
Pas par amusement
Madame ne croit plus
En toutes ces idées farfelues
Madame parfois sort
Voir ce qui se passe dehors
Madame veut danser
Mais préfère juste chanter
Madame est complètement folle
Elle déteste être lente et molle
Madame regarde le ciel
Et attend une réponse immatérielle
Madame semble parfois triste
Mais dissimule tout, elle existe
Madame aime les risques
Plus que ses vieux disques
Madame est devenue
De manière inattendue
Madame n’est plus mademoiselle
Qui autrefois, était pourtant, elle…
Appelez-moi Madame
Sans toi, j’ai appris à grandir,
Quand j’avais pourtant peur de devenir,
Que je ne savais pas ce que je deviendrais
Sans une figure maternelle à mes côtés.
Sans toi, j’ai appris à rester silencieuse,
Quand dans ma tête les questions étaient nombreuses,
Que je cherchais des réponses solitairement,
Et que toi, tu disparaissais de mon esprit lentement.
Sans toi, j’ai appris à être forte,
Quand sur mon dos c’est tout que je porte,
Que je suis épuisée mais que je ne me plains jamais,
Et que toi, tu te fiches de ce qui a pu m’arriver.
Sans toi, j’ai appris à aimer,
Quand par ton amour j’ai été abandonnée,
Que je pensais alors ne pas le mériter,
J’ai finalement, par d’autres, été aimée.
Sans toi, j’ai appris à choisir,
Quand il me fallait alors agir,
Quand je ne faisais qu’hésiter,
J’ai finalement réussi à trancher.
Sans toi, j’ai appris à être libre,
Quand je pensais, par ton absence, être ivre,
Et que je trouvais mes réponses dans les livres.
Tu n’auras sur moi plus aucune emprise.
Sans toi, j’ai appris à être solitaire,
Quand pour toi je ne suis pas prioritaire,
Et que je dois avancer seule mais guidée
Par les souverains du passé.
Sans toi, j’ai appris à être courageuse,
À ne jamais être une personne peureuse,
Même quand dans le regard des autres, je me sens affreuse.
Je ne suis pas comme toi, une personne envieuse.
Sans toi, j’ai appris à assumer
Mes choix, mes pensées et mes envies,
Car je ne veux rien regretter.
Je suis le personnage principal de ma vie.
Sans toi, j’ai appris à être élégante,
N’ayant autour de moi aucune référente,
Je garde la tête haute et j’avance,
En faisant toujours attention à mon apparence.
Sans toi, j’ai appris à donner,
Ce dont tu m’as pourtant privée,
Mais jamais à toi je ne te donnerai
Ne serait-ce qu’un regard détourné.
Sans toi, j’ai appris à me battre,
Quand chaque jour la vie me frappe,
Et que j’essaie de tenir toutes les cartes,
Et que malgré tout, la vie dérape.
Sans toi, j’ai appris à ne pas avoir besoin
Ni de toi, ni d’une autre femme.
Je marche seule sur mon chemin,
En écoutant mon cœur et mon âme.
Sans toi, j’ai appris à être une femme,
Quand je pensais ne pas avoir les armes,
Que je disais alors toutes les détestées,
Car à travers elles je te retrouvais.
Sans toi, je suis devenue moi,
Une femme sans maître ni roi,
Qui ne suivra jamais tes pas, ta voix,
Quelqu’un qui ne sera jamais toi.
Sans toi, je suis ma propre mère, ma propre sœur, ma propre amie, ma propre confidente, je suis ma propre personne.
Je suis moi.
Je suis le feu qu’il y a dans tes yeux,
Ces yeux qui renvoient mon reflet,
Et pour lesquels je n’ai aucun regret.
Tu n’es pas celui que je veux.
Je mets du feu dans chacun de mes mouvements,
Des plus rapides aux plus lents,
Comme une flamme qui danse
Pour prouver son existence.
Je suis le feu qui te consume,
Ne ressens pas d’amertume
Si trop près de moi tu brûles.
Penses‑tu que je te manipule ?
Je mets du feu dans chaque endroit où je vais,
Car chez moi tout est déjà parti en fumée,
Ces cendres qui me parfumaient,
J’ai décidé avec moi de les emporter.
Je suis le feu qui te brûle,
Toi qui es dans ta bulle.
Regarde-moi, ouvre les yeux,
Vois‑tu en moi le feu ?
Je mets du feu dans la nuit noire
Pour m’éclairer les nuits d’été
Ou les matins d’hiver enneigés.
Je mets du feu du matin au soir.
Je suis le feu sombre et ténébreux,
Le feu qui rend amoureux,
Qui fait ton cœur s’éclater
Et en mille morceaux s’envoler.
Je mets du feu dans mes mots
Quand autour de moi rien n’est beau,
Et que j’aime voir se consumer
Ce qui est moche, triste et laid.
Je suis le feu pur et mystérieux,
Je suis le feu qui fait des envieux,
Le feu qui réchauffe tes nuits solitaires,
Le feu qui n’agit pas pour te plaire.
Je mets du feu dans ma voix,
Je mets du feu sur mes doigts,
Je mets du feu sur ma peau,
Je mets du feu à mon ego.
Je suis le feu qui meurt en toi
Quand je m’éloigne loin de toi.
Je suis le feu que tu as désiré
Mais que jamais tu n’as possédé.
Je mets du feu dans mes cheveux,
Je mets du feu comme je peux
Pour faire rougir ce bleu
De mes lèvres à mes yeux.
Je suis en feu, regarde-moi si tu peux,
Si mes flammes ne te font pas peur
Quand tout autour de moi se meurt.
Je suis en feu, oui, j’aime les jours pluvieux.
Je mets du feu dans mes pensées,
Je mets du feu dans mes caresses.
Je suis en feu quand on m’agresse,
Je suis en feu quand je suis tiraillée.
À force de mettre trop de feu,
Peut-être n’atteindrai-je jamais les cieux ?
Reste avec moi, je peux te rendre heureux,
Nous n’avons besoin que de nous deux.
Je suis le feu qui mets le feu.
Je mets du feu parfois sans raison,
Mais je mets toujours du feu avec passion.
Je mets du feu, car tu le sais, je suis le feu.
Une fleur dans les cheveux
Je ne sais pas dire adieu
Je ne sais pas dire au revoir
Ne pas partir est un devoir
Une fleur dans les cheveux
J’aime ce ciel si bleu
Il me rappelle mes yeux
La mer, ta bague, nous deux
Une fleur dans les cheveux
Je vais faire un vœu
Tout ira mieux
Je sens en moi ce feu
Une fleur dans les cheveux
Un peu de sérieux !
Non, la vie est un jeu
Tout est merveilleux
Une fleur dans les cheveux
Ne sois pas malheureux
De la vie, sois amoureux
Tu seras enfin heureux
Une fleur dans les cheveux
Pour les jours pluvieux
Pour tous les envieux
Et tous les grincheux
Une fleur dans les cheveux
Un acte majestueux
Un geste mystérieux
Et pourtant silencieux
Juste une fleur dans les cheveux
Parce que dans ma vie il pleut.
J’aimerais être un bateau
Pour voguer sur les flots.
J’aimerais être un oiseau
Pour voler tout là-haut.
J’aimerais juste m’enfuir
Sans vraiment fuir.
J’aimerais juste partir
Sans même courir.
J’aimerais être un avion
Pour partir en mission.
J’aimerais être un vagabond
Qui n’a aucune destination.
J’aimerais juste partir
Sans me sentir blêmir.
J’aimerais juste m’enfuir
Sans vraiment me punir.
J’aimerais être un poisson
Qui a la mer pour maison.
J’aimerais être un papillon
À l’abri dans son cocon.
J’aimerais juste m’enfuir
Pour me sentir libre.
J’aimerais juste partir
Pour me sentir vivre.
J’aimerais être un faucon
Qui vole vers l’horizon.
J’aimerais être un lion
Qui avance avec détermination.
J’aimerais juste partir
Qu’on me laisse tranquille.
J’aimerais juste m’enfuir
Quand mon être vacille.
Le temps passe et emporte avec lui le sourire des enfants.
Le temps transforme tous les êtres vivants.
Le temps efface les moments innocents.
Le temps fait qu’aujourd’hui tout est différent.
C’est pourtant le seul remède à l’absence d’un amant.
C’est pourtant le seul ami quand les autres sont absents.
Le temps est le plus confortable de tous les vêtements.
Le temps est le compagnon le plus franc.
Le temps transforme ce qui est petit en grand.
Le temps est la seule solution à chaque changement.
C’est celui qui ne nous laisse jamais seuls sur un banc.
C’est ce qui nous apportera toujours de l’apaisement.
Le temps est le plus vrai de tous les romans.
Le temps nous fait apprendre chaque leçon plus facilement.
Le temps est le meilleur de tous les enseignants.
Le temps est de nous tous le plus savant.
C’est pourtant parfois celui qu’on cherche à fuir obstinément.
C’est aussi parfois celui qu’on aimerait voir avancer plus rapidement.
Le temps nous apprend à devenir patients.
Le temps est le meilleur des médicaments.
Le temps ne veut que notre rétablissement.
Le temps est le seul à nous garder vivants.
C’est celui qui nous rend souvent différents,
Et celui qui rend un être ordinaire brillant.
Le temps nous rend à chaque épreuve plus résistants.
Le temps nous fait devenir des battants.
Le temps efface au final chaque châtiment.
Le temps nous fait devenir tous croyants.
C’est lui qui nous rend finalement intéressants,
Et c’est lui qui fait que chacun peut être un gagnant.
Le temps fait évoluer chacun de nos sentiments.
Le temps n’éprouve aucun ressentiment.
Le temps est le meilleur des amants.
Le temps aime toujours ardemment.
C’est celui qui nous accompagne constamment.
C’est celui qui n’éprouve aucun étonnement.
Le temps ne fait jamais rien négligemment.
Le temps préfère y aller tout doucement.
Le temps avance toujours prudemment.
Le temps aime le renouvellement.
C’est celui qui n’éprouve aucun épuisement,
Ni celui pour qui tout cela est pesant.
Le temps ne connaît pas l’abattement.
Le temps ignore l’affaiblissement.
Le temps se fout de l’argent, de l’endettement.
Le temps accepte les désagréments.
C’est celui qui comprend toujours,
Et celui qui reste en toute circonstance bienveillant.
Le temps peut être galant.
Le temps fait preuve de raffinement.
Le temps est parfois amusant,
Mais le temps reste néanmoins effrayant.
C’est celui qui peut être dérangeant,
Et celui qui contre nous est menaçant.
Le temps agit secrètement.
Le temps peut être un courtisan.
Le temps peut être méprisant.
Le temps n’est pas ce qu’il prétend,
Car nous ne savons pas combien de temps il nous reste exactement,
Et nous ne savons pas comment nous vivrons ce temps précisément.
Le temps est quelque chose d’urgent.
Le temps est parfois insuffisant.
Le temps, nous n’en avons pas éternellement.
Le temps nous en manque cruellement.
« Pourquoi ? » est ma question favorite.
Mais qu’en est-il de la raison ?
Derrière chaque question
Se cache une réponse diabolique,
Une réponse qui me fait m’interroger,
Car je doute des réponses.
Je doute des critiques et des éloges,
Je ne peux croire chaque annonce.
Si, à une question, tu me réponds « oui »,
Je me demande pourquoi tu me l’as dit :
Était-ce pour me plaire
Ou bien par sincérité ?
Je douterai toujours de ta véracité,
Même si tu sembles être exemplaire.
Si, à une demande, tu me dis « non »,
Je m’interroge sur la raison
Qui t’a poussée à prendre position,
Et je douterai de ton opinion.
Tu vois, je doute de tout,
Absolument tout le temps.
Chaque réponse a un arrière-goût
Qui, à l’intérieur de moi, est persistant,
Un goût de « reviens-y »
Qui torture mon esprit,
Qui me réveille la nuit
Sans faire le moindre bruit.
La question est mon amie,
La vérité souvent mon ennemie,
Car je ne crois pas ce qu’elle dit
Et qu’elle blesse tant de vies.
Alors je me demande : pourquoi ?
Pourquoi est-ce moi ?
Pourquoi n’était-ce pas toi ?
« Pourquoi » est joie et désarroi.
Était-ce par choix ?
Ou par manque de foi ?
Je ne sais plus,
Je ne sais pas.
C’est donc cela :
La raison du pourquoi.
Je ne mens jamais.
Je dis la vérité.
Toute nue, crue, telle qu’elle est.
Celle qui dérange, qu’on voudrait oublier,
Celle qu’on piétine avant de s’en aller.
Et moi ? Je reste là, seule, sur le bas-côté.
Je ne peux pas m’en empêcher,
C’est ma manière d’être, ma manière d’exister.
Dans ce monde où les dés sont pipés,
J’ai besoin de la dire, besoin de la crier.
Mais personne ne m’écoute. Jamais.
Ils préfèrent avancer, m’ignorer.
Alors on m’enferme à double tour, clés jetées,
Pour mieux savourer leurs sombres secrets.
Et moi ?
Personne ne m’entend pleurer, personne ne m’entend hurler.
On me prend pour une folle, une possédée.
On me laisse là, brisée et rejetée.
Mais je ne suis que moi,
Je ne suis que celle qui dit la vérité.
Ma vie a été écrite pour moi
Qu’importe quel est mon choix
J’arrive exactement où je dois
Je me demande encore : pourquoi
Personne n’aurait pu jouer ce rôle
Être sensible mais garder le contrôle
Avoir de l’esprit et un amour infini
Parfois je crois que je me maudis
Cette vie a été écrite pour moi
Cet océan dans lequel tu te noies
Est une larme dans laquelle je me vois
Et jamais tu ne comprendras, toi
Personne ne pourra jouer mon rôle
Dans le fond je trouve cela drôle
De jouer avec les apparences
Je suis ma propre ambivalence
Ma vie est bien à moi
Je la vis selon mes lois
Amour, fidélité, droiture et valeurs
Pertes, déceptions, solitude et peurs
Personne ne me comprend je crois
Mais qu’importe je porte ma croix
Dans mon cœur ce feu flamboie
Même si, de lui, je doute parfois
Ma vie n’est faite d’aucun choix
Depuis toute petite je le vois
Mais en mon destin j’ai la foi
Bien plus que tu ne le crois
Personne ne veut jouer mon rôle
Personne n’a je crois les épaules
Mais jamais je ne voudrais être toi
Car ma vie a été écrite pour moi