La nature
La nature est un refuge et un miroir de nos émotions. Dans mes poèmes, je célèbre le souffle des saisons, la beauté des paysages et le calme qui apaise l’âme.
J’aime les couchers de soleil,
Quand le ciel est en feu,
Qu’il n’y a plus qu’une touche de bleu,
Et que tout devient irrationnel.
Les couchers de soleil à la mer
Sont toujours exceptionnels.
Bien qu’ils soient éphémères,
Ils ont quelque chose d’obsessionnel.
Quand le soleil se couche à la campagne,
Je suis à chaque fois sa tendre compagne.
Les pieds nus dans l’herbe,
Je le regarde, superbe.
Mon professeur de philosophie
Disait que les plus beaux étaient en Normandie,
Inspirant peinture, photographie et poésie,
Terre où j’ai grandi et où aujourd’hui je vis.
J’aime quand le ciel se couche,
Qu’il vient caresser ma bouche
Par sa chaleur tendre et douce,
Qu’il réchauffe ma couche.
Il y a du rose, de l’orange et du rouge,
Couleurs que la lune jalouse.
Le soleil emporte avec lui la vie
Lorsqu’il part rejoindre la nuit.
J'aime les soirs d'automne
Les soirs de brouillard
Les jours de cafard
Ces jours où je m’abandonne
J’aime ce feu dans tes yeux
La multitude de feuilles à nos pieds
Ces sourires que je n’oublierai jamais
J’aime ces reflets dans tes cheveux
J’aime les soirs d’automne
Les soirs de solitude
Les jours de lassitude
Ces jours où à toi je me donne
J’aime ce camaïeu de couleur
Ce rouge, ce orange et ce jaune
Qui colorent mon royaume
Et m’apportant tant de chaleur
J’aime les soirs d’automne
Les soirs de lumières
Les jours de poussières
Ces jours monotones
J’aime nos balades en forêt
Les photos que je prenais
Ta main qui m’attrapais
Quand je risquais de tomber
J’aime les soirs d’automne
Les soirs à la bougie
Les jours de magie
Ces jours qui tourbillonnent
J’aime l’odeur dans ma cuisine
Ce parfum de champignons
Ces effluves de pommes
Les petits plats qui mitonnent
J’aime les soirs d’automne
Les soirs de vanille
Les jours sans soucis
Ces jours me passionnent
J’aime célébrer le passé
Penser à ceux qui nous ont quittés
Chanter pour ceux qui nous ont aimés
Danser seule à me décoiffer
J’aime les soirs d’automne
Les soirs mystérieux
Les jours ténébreux
Ces jours que j’affectionne
Des fleurs, des couleurs, des odeurs,
Tout est calme, il n’y a que douceur.
Juste de quoi apaiser mon cœur,
Qui, je crois, a peut-être peur.
Je suis amoureuse de ce lieu,
Le temps s’y arrête,
Et je me sens enfin prête.
Prends mon cœur… tout va mieux.
La beauté de l’absence
Est, je crois, mon essence.
Ce lieu, comme une renaissance,
Ou peut-être une évidence.
Je me perds dans les allées,
Sans savoir où aller —
Je laisse mon esprit s’échapper,
Peut-être même mon cœur s’envoler.
C’est un écrin de mémoire
Où je pourrais, pour toujours, m’asseoir,
Et contempler la nature luxuriante,
Loin de toute ma tourmente.
Et il y a les fleurs, et les odeurs,
Ces souvenirs pleins de douceur
Qui effleurent mon cœur,
Sans aucune lourdeur.
Je suis légère — presque poussière,
Une fleur baignée de lumière.
Une plante si singulière
Qui, dans ce lieu, se libère.
Impression de peinture,
Moi qui mon carnet rature :
Des lignes d’écriture
Pour un possible futur.
Des touches de couleur
Comme des éclats de bonheur.
Suis-je amoureuse de ce lieu… ?
M’a-t-il fait ses adieux… ?
Cet endroit, c’est moi.
Enfin… je le crois.
Dans les bassins je me noie,
Dans son reflet je me vois.
Une maison fleurie en Normandie,
Où tout n’est que peinture et poésie.
Des pavots rouges, des rosiers anciens —
Comme toutes ces bagues à mes mains.
Des iris en cascade,
Il faut que je m’y évade.
Des jardins d’eau comme des échos,
Et des nénuphars indigo.
Tout y est introspection.
Tout y est contemplation.
Des couleurs, des fleurs, des odeurs,
Et le battement de mon cœur…
J’écoute les silences
Et je suis la danse
D’un endroit charmant
Où tout devient effleurement.
J’imagine les rires d’enfants,
Les secrets des amants,
Et je me perds dans cet amour
Comme au tout premier jour.
Un lieu pour se perdre… ou se retrouver.
Un lieu qu’on quitte un peu changé.
Souvenirs, doutes, élans vibrants
Qui nous troublent jusqu’au dernier instant.
Un jour d’hiver que je me promenais,
Une jolie et toute petite fée s’est posée
Juste là, sur le bout de mon nez.
Je me suis arrêtée pour la regarder.
Elle m’a souri et s’est mise à danser,
Et moi, je continuais de la contempler.
Alors, amusée, elle a sauté de mon nez
Et dans les airs, elle chantait et virevoltait.
J’étais surprise et vraiment très étonnée,
Je n’étais ni ivre ni même droguée.
J’étais bien saine d’esprit, je le savais,
Mais il y avait toujours cette petite fée.
Était-ce bien vrai, tout ce que je voyais ?
N’était-ce pas mon imagination qui, de moi, se jouait ?
Je ne savais que croire ni même penser !
Et je restais là à la regarder, bouche bée !
Je pensais que je devais sûrement rêver,
Moi qui, sur cette terre, avais tant prié
Afin de pouvoir un jour voir une fée.
Je ne pensais pas qu’un miracle se réaliserait !
Elle était si belle, cette jolie petite poupée,
Elle aimait tant danser et chanter.
Un joli petit spectacle, elle m’offrait,
À moi qui aimais tant la contempler.
Cette petite fée, pour moi, représentait
La magie de ce monde qui s’éteignait.
Je compris alors le message de la fée :
Elle voulait me dire de savoir m’arrêter...
...pour, dans le monde, pouvoir admirer
La beauté qui m’entoure, m’émerveiller !
Mais aussi prendre le temps pour les gens, les aimer.
Et aujourd’hui, je sais que les rêves peuvent se réaliser !
Sourire timide
Regard intense
J’entre dans la danse
Ma pulsation est rapide
J’aimerais te toucher
Juste pour essayer
Je n’ose pas t’effleurer
Et encore moins y penser
Retrouve-moi sous le cerisier
En hiver ou en plein été
Quoi qu’il arrive, je t’attendrai
Tu sais où me trouver : sous le cerisier
Soirée de printemps
Journée de beau temps
Il y a quinze ans
Nous étions enfants
Les souvenirs se mélangent
Et cette sensation étrange
D’une histoire inachevée
Dont j’ai pourtant rêvé
Retrouve-moi sous le cerisier
Dans une semaine ou une année
Quoi qu’il advienne, je patienterai
Tu sais que j’y serai : sous le cerisier
Une chanson
Une boisson
Un sirop sucré
Une nuit étoilée
Rien de tout cela n’a existé
J’ai sûrement dû rêver
Toi et moi enlacés
Sous cet arbre fruitier
Jamais je ne serai sous le cerisier
Cet instant, dans mon cœur, s’est figé
Et je n’ai fait tout cela qu’imaginer
Une histoire qui commence par un baiser sous un cerisier
Un simple cerisier
Mon jardin renferme de sombres idées,
Des pensées dorées, des fleurs fanées.
Le sol, de feuilles, est jonché,
Sur lesquelles je marche, apaisée.
Un arbre cache une forêt,
En plein cœur de ce jardin secret.
Un endroit calme pour respirer,
Un lieu fait pour se retrouver.
Un ruisseau inspire les mots,
J’aime m’y baigner.
Son eau guérit les maux,
Je m’y rafraîchis les jours d’été.
Un jardin d’hiver pour me réchauffer,
Les jours blancs et enneigés.
Les jonquilles y fleurissent,
Autant que les fleurs de lys.
Il y a deux érables japonais,
Que tu adorais,
Dont je raffolais,
Que j’ai, avec moi, emportés.
C’est mon jardin secret :
Coloré et pourtant tourmenté.
Là où j’aime te retrouver,
Car tu y demeures désormais.
Il y a des fruits
Des fruits de toutes les couleurs
Dans un jardin enfoui
Juste en face de mon cœur
Des fruits verts
Qui n’étaient pas là hier
Minuscules, pas encore mûrs
Ils portent sur eux une armure
Des fruits jaunes
Que j’aimais quand j’étais môme
Petits, ronds et sucrés
Presque même acidulés
Des fruits noirs
Qui me rappellent à mon désespoir
Plus gros, durs et amers
Dont je n’arrive pas à me défaire
Des fruits orange
Qu’on retrouve à chaque vendange
Si communs et si nombreux
Qu’ils ne sont ni uniques ni précieux
Des fruits rouges
Que les autres jalousent
Rares et en petite quantité
Mais qu’on ne pourra jamais oublier
Des fruits pour faire des tartes
D’autres pour faire des confitures
Des fruits que l’on écarte
Et d’autres plein la figure
Il y a des fruits de toutes les couleurs
Et de toutes les saveurs
Il y a des fruits sucrés et des fruits amers
Des fruits d’amour et de calvaire
Des fruits de toutes les couleurs que nous mangerons lorsque nous manquera la douceur pour nous éloigner de la douleur.
J’ai passé tout l’été à attendre que le temps passe,
Évitant que mon cœur et mon esprit ne trépassent.
Sous la chaleur étouffante du soleil,
j’ai guetté inlassablement les hirondelles,
qui finiront, elles aussi, par partir,
et je finirai, moi aussi, par les maudire.
J’ai attendu un signe, un mot…
je n’ai eu que des déceptions en trop.
J’ai cuisiné pour les invités
qui ne sont jamais arrivés.
J’ai attendu des invitations
dont il n’était jamais question.
J’ai retenu des jours durant mes larmes.
Repoussant dans mon esprit chaque drame.
Pour moi, impossible de partir,
n’étant pas prête à souffrir.
J’ai fermé de ma maison la porte,
certains diront que je jouais la morte.
Je n’ai eu envie d’absolument rien.
Demain, tu me demanderas si mon été était bien…
J’ai fermé les fenêtres, les volets,
pour ne pas laisser la lumière entrer,
préférant, comme toujours, l’obscurité
qui a toujours su me réchauffer.
J’ai passé tout l’été à attendre
un mot, un sourire, un geste tendre…
Une fleur dans les cheveux
Je ne sais pas dire adieu
Je ne sais pas dire au revoir
Ne pas partir est un devoir
Une fleur dans les cheveux
J’aime ce ciel si bleu
Il me rappelle mes yeux
La mer, ta bague, nous deux
Une fleur dans les cheveux
Je vais faire un vœu
Tout ira mieux
Je sens en moi ce feu
Une fleur dans les cheveux
Un peu de sérieux !
Non, la vie est un jeu
Tout est merveilleux
Une fleur dans les cheveux
Ne sois pas malheureux
De la vie, sois amoureux
Tu seras enfin heureux
Une fleur dans les cheveux
Pour les jours pluvieux
Pour tous les envieux
Et tous les grincheux
Une fleur dans les cheveux
Un acte majestueux
Un geste mystérieux
Et pourtant silencieux
Juste une fleur dans les cheveux
Parce que dans ma vie il pleut.
Elle écrit comme un peintre.
Ses pinceaux sont des mots.
Ses couleurs ? Sa douleur,
Ses couleurs ? Sa douceur.
Des camaïeux de bleu,
Comme celui de ses yeux.
Pas de croquis pour cette fille,
Pas de modèle pour ses poèmes.
Son paysage est un nuage
Qu’elle colore en oxymores.
Ses aquarelles sont voyelles,
Ses sanguines, enfantines.
De l’encre de Chine qui la fascine,
Une nature morte qui la transporte.
Son point de vue, sans retenue,
Elle contraste, des autres, les fantasmes
Dans ce décor : des métaphores
Dans sa composition : des comparaisons
Un aérosol pour ajouter ses paraboles
Mais pas de pochoir quand elle écrit dans le noir
Des marines qui s’échouent telles des rimes
Aucune caricature, juste la nature
Elle écrit avec une âme sombre d’artiste
C’est une alchimiste des mots, de la poésie