Le deuil

Le deuil est une expérience intime et universelle, où le vide et les souvenirs se mêlent. Je l’explore avec sensibilité, donnant voix aux émotions et à la mémoire de ce qui nous a quittés.

01/03/2025
Tu es venu

Tu es venu cette nuit dans mon sommeil.
Tu as susurré des mots à mon oreille.
Tu m’as dit — je me souviens — que j’étais belle,
D’une manière tendre et solennelle.

Tes yeux ont plongé dans les miens,
Je sens encore la caresse de tes mains.
Je me rappelle la chaleur de ton corps,
Je n’avais à faire le moindre effort.

Tu étais là, je le sais, tu es venu,
Et ton amour alors, j’ai reçu…

Mais mon réveil a sonné,
Et ton image s’est évaporée.


Je sais que je n’ai rien imaginé,
Dans un autre monde, cela a existé.

Les mots que tu m’as susurrés,
La douceur de tes baisers…


Notre amour est éternel.
Alors j’attendrai que tu reviennes.

Là où tu es, je sais que tu m’aimes,
Et moi, je te resterai fidèle…

06/06/2022
Lamartine disait

Lamartine disait : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Oh, comme il disait la vérité.
Maintenant que tu n’es plus là, j’ai comme la désagréable impression d’être démembrée.
Comment pourrais-je, à eux tous, leur expliquer
Qu’une partie de moi, avec toi, s’est évaporée ?

Oui, aujourd’hui, je crois en ce que Lamartine disait.
J’aimerais tellement que tu sois là,
J’aimerais tellement que tu me prennes par le bras.
Pourtant, je sais très bien que jamais tu ne reviendras.

Oh, comme j’aurais aimé que Lamartine se soit trompé,
Mais je sais aujourd’hui que Lamartine disait vrai :
Oui, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Je déteste les gens depuis que tu ne fais plus partie de ce monde,
Car avec toi, je crois bien que mon cœur s’est enfui…
J’ai beau essayer de rire, parler et manger,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

Comme j’aurais aimé que toi seul sois resté
Et que tous les autres nous aient quittés.

08/06/2025
Je déteste mais je t’aime 

Je déteste les matins

Quand je me réveille et que tu es loin

Je déteste les soirs

Quand je suis allongée seule dans le noir

Je déteste sourire

Quand tu n’es pas là pour me faire rire

Je déteste pleurer

Quand on sait que mes larmes te sont destinées

Je déteste manger

Quand je sais que tu n’as pas cuisiné

Je déteste cuisiner

Quand je sais que tu ne pourras pas y goûter

Je déteste chanter

Quand tu n’es pas à mes côtés pour te moquer

Je déteste danser

Quand je me souviens que j’ai refusé quand tu m’as demandé

Je déteste sortir

Quand tu n’es pas là pour me secourir

Je déteste rester

Quand, à la maison, je suis seule et résignée

Je déteste la musique

Quand je me souviens que tu la trouvais magnifique

Je déteste les objets

Car pour toi, ils n’avaient aucun secret

Je déteste les feux d’artifice

Car sans toi, c’est un vrai supplice

Je déteste les soirées

Où jamais, sans toi, je ne me suis amusée

Je déteste les gens

Qui me regardent et font semblant

Je déteste famille et amis

Car aucun ne reste : ils sont tous partis

Je déteste les enfants

Car avec toi, j’en voulais avant

Je déteste notre maison

Que j’ai dû quitter, écouter ma raison

Je déteste certaines choses

Qui me rappellent que nous étions en osmose

Je déteste absolument tout

Car tout me rappellera toujours à nous

Je déteste tout ce que tu m’as fait aimer

Tout ce dont on m’a dépossédée 

Tout ce qu’on m’a demandé d’oublier 

Tout ce que personne ne soupçonnera jamais 

Je déteste tout ce que j’aime

Car dans mon cœur, il y a ce dilemme

Mais n’oublie jamais que toi, je t’aime

Et qu’encore une fois, je t’écris un poème

10/08/2023
Tu me manques

Tu me manques le matin

Tu me manques le soir aussi

Je ne dis rien et je souris

Et j’attends juste demain


Tu me manques le midi

Tu me manques chaque nuit

Je n’avance pas, je fuis

Tu manques tant à ma vie


Tu me manques au réveil

Tu me manques au coucher

Je pense à toi dans mon sommeil

Mais rien ne me fait t’oublier


Tu me manques au déjeuner

Tu me manques au souper

Tu me manques à chaque instant

Tu me manques en chantant


Tu me manques à la maison

Tu me manques les week-ends

Toi qui étais mon capitaine

Toi qui étais mon compagnon


Tu me manques en vacances

Maintenant je les déteste

Tu me manques en silence

Et je cache ma détresse


Tu me manques tout le temps

Si tu savais comme c’est épuisant

Si tu savais comme c’est étouffant

Et dans mon cœur c’est le néant


Tu me manques tellement

Mais je continue pour toi

Chaque jour, je pense à toi

Tu me manques énormément


Tu me manques atrocement

Parfois tu sais je me déteste

De mes sentiments je me déleste

C’est tellement oppressant


Tu me manques continuellement

Je n’arrive pas à mettre un point final

Car je sais que cela me fera trop mal

Et tout cela est vraiment terrifiant


Tu me manques intensément

On dit de moi que je suis forte

Avec toi une part de moi est morte

Ton départ a bousillé tous mes plans


Tu me manques continuellement

Tu me manques obstinément

Tu me manques tout le temps

Tu me manques simplement

11/04/2025
Un jour peut-être

Un jour peut-être 

J’oublierai ton être 

Mais pour l’instant ça n’peut être 

Non jamais ça ne sera 

J’suis cachée sous ma couette 

Mon cœur n’est pas à la fête 

J’me sens comme incomplète 

À sortir j’suis pas prête 

J’regarde la peinture abstraite 

Accrochée au mur de notre chambrette 

Pour moi tout l’monde s’inquiète 

Mon régime c’est la diète

Pas envie d’faire d’emplettes 

Toi aussi, tu regrettes ? 

Un jour peut-être 

j’oublierai ton être 

Mais pour l’instant ça n’peut être 

Non jamais ça ne sera 

Tout s’mélange dans ma tête 

J’dis plus rien j’suis secrète 

J’veux m’jeter par la f’nêtre 

Non j’le f’rais pas j’suis pas bête 

Mais quelle est belle cette fenêtre 

J’tai dis ça un jour peut-être 

T’étais beau c’était chouette 

J’dois sortir mais j’suis pas prête 

T’imagine pas comme on m’traite 

Dans ma tête tout s’répète

Et moi tu vois je végète  

Un jour peut-être 

j’oublierai ton être 

Mais pour l’instant ça n’peut être 

Non jamais ça ne sera 

Jamais, jamais j’y crois pas 

Un jour je sortirai peut-être 

Sans passer pas la f’nêtre 

Je marcherai des kilomètres 

Je sortirai de mon périmètre 

Centimètre par centimètre

Besoin de me sentir disparaître 

D’être de nouveau de ma vie le maître 

Besoin d’parler ni à un psy ni à un prêtre

Avant de partir je t’écrirai une lettre 

Puis j’irai ailleurs pour renaître 

12/03/2022
Retrouvés

Je suis parti le tout premier

J’ai fermé les yeux dans la peur et la douleur

Puis nous nous sommes retrouvés

Toi qui m’a rejoint dans le calme et la douceur

Je ne suis plus seul, tu es à mes côtés

Mais ceux qui sont derrière, en sont tous dévastés

Nos deux départs on été trop rapprochés

Alors bien sûr, pour eux, ce sera plus dure à encaisser

La vie doit continuer pour nous,

Nous nous sommes toujours battus

La vie doit continuer pour vous ,

Nous veillerons sur vous à chaque coin de rue

Nous aimions le bleu tous deux

Regardez le ciel quand il sera bien bleu

Nous serons là au dessus de vos yeux

Nous serons tous deux ensemble dans les cieux

Nous serons là pour guider chacun de vos pas,

Chacun de vous, quand dans vos cœurs, rien n’ira

Soyez triste, criez, laissez vos émotions sortir

Mais promettez nous de ne jamais vous détruire

Prenez le temps qu’il vous faut pour accepter notre départ

Mais n’oubliez pas que nous sommes là quelque part

N’oubliez jamais que l’amour est la clé

N’oubliez jamais que nous nous sommes retrouvés

14/01/2025
Tout le monde

Tout le monde part, et tout le monde meurt.
Il ne reste que des souvenirs de mon bonheur.
Tu disais qu’on resterait à mes côtés,
Tu disais qu’on ne mourrait jamais.

Mais un à un, ils sont partis,
Un à un, ils m’ont trahie.
Ils ont tous fermé les yeux
Pour rejoindre les cieux.

Parce que tout le monde part, et tout le monde meurt,
Et ils disent tous vouloir mon bonheur…
Mais à chaque fois, je vis le même malheur.

Tout le monde part et tout le monde meurt.

17/04/2025
Qui saura

Couloir blanc,
C’est le premier de l’an.
On m’a tout dit,
C’est bientôt fini.
J’suis pas coiffée,
Pas maquillée.
Fin de matinée,
Lendemain de fête arrosée.
J’ai pas pleuré,
Pas une larme n’a coulé.
Y a mon père et sa femme,
Pour m’accompagner dans ce drame.
Elle est grande, jeune, brune,
Dehors, y a de la brume.
J’arrête de l’écouter,
Mon esprit s’est envolé.
Une femme fait le ménage…
Est-ce un bon présage ?
Elle écoute une chanson tragique,
Les paroles sont mélancoliques.
Et j’ai entendu :
« Qui saura ? »

Je m’accroche aux paroles,
Mon cœur s’affole.
Pourquoi tu n’es pas là ?
Je sais que tu ne reviendras pas.
Pourquoi tu n’as rien dit,
Pour apaiser mon esprit ?
Personne ne me fera oublier
Les instants passés à tes côtés.
Comment revivre sans toi ?
Comment découvrir d’autres joies ?
Le bonheur n’existe pas,
Comme autrefois, il le chanta.
Je ne ressens plus rien…
C’est sûrement aussi bien.
J’aimerais que tu tiennes ma main,
Que tu te réveilles demain.
Une journée sans toi, c’est trop.
Dans mon cœur, il ne fait pas beau.
Comme dans la chanson :
« Qui saura ? »

Les semaines ont passé,
Les mois se sont écoulés.
Je me suis transformée
En un être fissuré.
Au début : le néant.
Plus rien n’est beau, ni grand.
Plus de douleur,
Plus de bonheur.
Tout se répète dans ma tête,
Dans ma maison, des pense-bêtes.
Dans mon cœur : la tempête.
Je voulais que ma vie s’arrête.
Partir, prendre ma retraite,
Disparaître de la planète.
J’efface tout sur Internet.
Je ne suis qu’une marionnette…
Depuis que j’ai entendu
« Qui saura ? »

Finalement, je vis.
Tous les jours, je ris.
Tout le monde dit
Que je suis jolie.
Je mets de la couleur
Pour éloigner la noirceur.
Je dors mal la nuit…
Mais qui s’en soucie ?
J’ai perdu du poids.
C’était pas mon choix.
Et je pense à toi,
Juste tout bas.
Et un jour, je pleure,
Je sens battre mon cœur.
Il n’est donc pas mort,
Ni sorti de ce corps.
Je retrouve qui j’étais.
Je t’ai perdu, je le sais.
Essayez de comprendre…
J’ai besoin qu’on me le rende.
Je suis seule sur terre.
Il était ma vie entière.
Aujourd’hui, je pleure quand j’entends
« Qui saura ? »

23/09/2023
Les fleurs que tu m'offrais

Tu étais la Rose,
Celle que l’on propose,
Celle qui fait que j’ose,
Et que nous étions en osmose.

Tu étais la Pensée,
Celle qui donne de vilaines idées,
Celle qui fait que tout a commencé,
Et que pour toi, mon cœur a chaviré.

Tu étais le Lilas,
Celui qui poussait chez nous autrefois,
Et que tu laissais sur cette table en bois,
Celui qui rimait avec Lisa.

Tu étais la Pivoine,
De notre jardin, la plus belle des courtisanes,
Et qui dansait dans le vent telle une gitane.
Tu étais l’homme idoine.

Tu étais la Pâquerette,
Celle de notre idylle secrète,
Celle de notre vie parfaite,
Et aujourd’hui de toi, tout, je regrette.

Tu étais la Jonquille,
Que tu m’offrais avec un croissant, au lit,
Qui aujourd’hui sur ma peau est inscrite,
Mais qui représente aussi la maladie.

Tu étais toutes ces fleurs que tu m’offrais,
Tu étais tout ce que j’aimais.
La maison, comme elles, tu parfumais
D’une odeur que jamais je n’oublierai.

Tu étais toutes ces fleurs et tellement plus encore…
Et je n’ai aucun endroit où déposer ces fleurs,
Si ce n’est sur le bord de mon cœur brisé.

30/04/2024
Danser sur les tombes du passé

Parfois, je me perds dans le cimetière de ma mémoire.
Je déambule entre les urnes et les tombes,
J’avance, enveloppée de brouillard dans le noir,
Dans ce repaire mortuaire de catacombes.

Et même les bruits en pleine nuit
Ne me feront plus trembler,
Car mon esprit les reconnaît
Quand chacun est terrorisé.

Une part de moi s’est déjà envolée de l’autre côté,
Quand tout le monde s’attendait à me voir m’effondrer.
Mon cœur et une partie de moi, j’ai enterrés,
Et maintenant je suis prête à danser sur les tombes de mon passé.

Et si, par la mort, ton souvenir s’évapore,
Toi qui rejoins tous ceux que j’ai aimés,
Toi qui, comme eux, désormais es mort,
Rassure-toi, la vie je vais dévorer.

Personne ne pourra blesser mon cœur brisé.
Je préfère boire et danser à en crever,
Plutôt que pleurer et mes idées noires broyer.
Je n’ai que faire de ces regards prêts à me fusiller.

Tu peux espérer me voir m’écrouler,
Tomber à terre, sur mes genoux, et crier,
Mais jamais je n’arrêterai ce sourire d’arborer
Et de porter un toast à ma sombre santé.

Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives :
C’est ce que je me disais chaque jour en ouvrant les yeux.
Et je continuerai jusqu’à atteindre les cieux,
Pour le moment, je ne suis pas prête à atteindre l’autre rive.

Je garde les yeux ouverts jusque dans mon sommeil,
Prête à esquiver ceux qui veulent me tuer au réveil.
Et chaque nuit, dans mon cercueil, tu sais, c’est la fête,
Car personne n’a réussi à faire tomber ma tête.

Que disparaissent ces suceurs de sang amateurs,
Car d’aucun d’entre eux je n’ai peur.
Dans mon esprit, je danse avec les démons,
Je me laisse emporter dans leur tourbillon.

Vivre ma vie emportée par la folie,
Entre les caveaux et les châteaux,
Je danse avec nostalgie et mélancolie,
Car tel est mon terrible fardeau.

31/12/2024
Le 31

Passer la journée au lit,
Oublier qui je suis,
Quel jour nous sommes,
Et ne voir personne.

Parce qu’il y a dans mon cœur des portes que je ne veux pousser,
Et il y a dans ma tête des souvenirs que je ne peux effacer.

J’essaie de vivre et d’oublier les mois de décembre et janvier,
Je serai bien, je crois, quand nous aurons atteint la rive de février.

Ne pas avoir le cœur à la fête,
Se tenir éloignée des paillettes,
Sourire malgré la tempête,
Et attendre que tout s’arrête.

Les souvenirs se bousculent dans ma mémoire,
Je ne veux pas vivre les jours à venir ni ce soir.
J’ai l’impression d’être seule à préférer vivre cette période dans le noir,
Moi que tout le monde désigne comme étant la veuve noire.

Ne pas être triste ni déprimée,
Simplement laisser le temps passer,
S’occuper l’esprit pour ne pas penser
Que mes derniers mots pour lui ont été : « Bonne année… »

Éteindre la lumière de mon être tout entier,
Ne pas sourire, ne surtout pas se forcer,
Les gens qui vivent comme si de rien n’était, les mépriser,
Avoir envie de laisser ma part sombre se dévoiler et les blesser.

Regarder ma montre qui va bientôt s’arrêter pour cinq petits jours,
Et qui ensuite continuera son cadran à faire des tours.

Se dire qu’au fond ce n’est pas si compliqué,
Car cela fera trois ans que ce n’est plus la première année.


Ce ne sera plus jamais une bonne année,
Ne souhaitez pas non plus une bonne santé,
Car mes vœux à moi n’ont pas marché :
Il ne reste que des cendres de ces instants partagés.

Ce n’est pas une question de temps,
Ni même une question de gens.
Désormais, tout est différent,
Et mon cœur sombre dans un océan.

Alors non, je ne me mettrai pas sur mon trente et un pour fêter le trente et un…
Et vous savez quoi ? Cela ne me fait absolument rien…

Je ne vous dirai pas les derniers mots que je lui ai dits,
Car pour moi, ils sont à la fois sacrés et maudits.