Le deuil
Le deuil est une expérience intime et universelle, où le vide et les souvenirs se mêlent. Je l’explore avec sensibilité, donnant voix aux émotions et à la mémoire de ce qui nous a quittés.
On dit d’elle qu’elle a dans les yeux
Quelque chose qui encore brille un peu,
Mais quand on ne la regarde pas,
La lumière de ses yeux s’en va.
Elle dit aux autres ce qu’ils veulent entendre,
Mais elle sait bien qu’elle ne fait que prétendre.
Personne ne pourra, comme lui, l’aimer ;
Elle ne se fait plus aucune idée.
Certains ont pourtant bien essayé,
Mais ils ne faisaient à chaque fois que jouer.
Alors, chaque nuit, dans ses rêves,
Avec lui son cœur s’accorde une trêve.
Elle a eu envie de construire des châteaux en Espagne,
Mais la mer a détruit ses rêves de sable.
Elle tombait parfois amoureuse de mots,
Mais finissait par pleurer sur son piano.
Elle voulait croire qu’on pouvait l’aimer,
Mais elle était méfiante et si terrifiée
Qu’elle finissait toujours par fuir ;
On ne pouvait parvenir à la séduire.
Elle se disait à moitié morte, à moitié vivante,
Mais elle restait malgré tout forte et résiliente.
Elle donnait aux autres sans compter,
Mais ne se laissait jamais duper ni dompter.
Elle vit, je crois, dans les ruines du passé ;
Peut-être qu’elle cherche à se protéger,
Entourée de tout ce qu’elle a aimé.
C’est là qu’elle se sent réellement apaisée.
Elle sourit aux badauds et aux enfants,
Mais elle sait que plus rien elle n’attend,
Qu’elle restera veuve jusqu’à la fin des temps,
Car elle continuera à attendre son amant.
Quand j’étais petite, j’avais peur d’Elle
Mais Elle est comme moi, une messagère
Elle est sombre et si solitaire
Et on la repousse à chaque ruelle
Quand je pensais à Elle, j’étais effrayée
Mon cœur s’accélérait, je paniquais
Écran noir, plus rien, le vide, le néant
Alors je chassais cette image très rapidement
Je crois bien que je la détestais
Ceux que j’aimais, Elle venait les chercher
Et je me retrouvais seule et abandonnée
D’Elle, j’étais, il me semble, terrifiée
Elle a, dit-on, une odeur acide de citron
Dans Le Parrain, c’est une orange
Rien que d’y penser, j’avais des frissons
Au fond de moi, quelque chose d’étrange
Et puis j’ai compris, quand Il est parti
Que c’est pour moi une vieille amie
Qu’elle ne cherche pas les ennuis
Mais que c’est simplement sa vie
Quelle drôle de vie pour cette messagère
Cette confidente des dernières heures
Celle à qui on parle quand on a peur
Nous sommes les moutons, Elle la bergère
Elle est pour moi une vieille amie
Qu’on retrouve au coin de la rue
Boire un café, se mettre à nu
Quelqu’un à qui on se confie
Et finalement, on ne rentre pas chez soi
On part avec Elle, on monte dans un train
Tout va bien, on est apaisé et serein
Comme une biche se promène dans les bois
Elle ne nous rend pas tristes
Ce sont ceux qui restent qui le sont
Ils ne comprennent pas cette artiste
Qui nous apaise de la plus belle des façons
Elle nous apporte délivrance et paix
Pour nos pensées, un brin de muguet
C’est une ombre solitaire et sombre
Mais ce n’est pas Elle qui nous pousse dans la tombe…
Bientôt tu rejoindras le cimetière des gens que j’ai aimé
Peut-être nous retrouverons nous un jour
Peut-être que tes excuses je pourrais les acceptées
Moi qui ne dit ni jamais ni toujours
Bientôt tu ne seras plus qu’une ombre
Mais tu l’étais déjà depuis plusieurs années
Et tu n’as jamais cherché à t’excuser
Désormais ma colère va rejoindre la pénombre
Bientôt tu ne seras plus qu’un fantôme
Peut-être viendras-tu me retrouver dans un rêve
Peut-être que nous ferons a ce moment la une trêve
Mais sur mon corps il restera des hématomes
Bientôt ton corps deviendra froid
Comme peut-être ton cœur l’était déjà
Comment as tu pu me faire cela ?
Pourquoi toi aussi m’as tu abandonnée moi ?
Bientôt ton cœur arrêtera de battre
Et comme l’homme que j’ai aimé
Ton corps arrêtera de se battre
Mais il est décédé tu ne m’as pas appelé
Bientôt tu arrêteras de respirer
Et moi alors j’arrêterais d’espérer
Qu’auprès de moi tu viennes t’excuser
Arrêterais je un jour de te détester ?
Bientôt tu ne seras plus qu’un souvenir
Des photos, des objets et des éclats de rire
Ces choses je les garderais précieusement
Et le reste en moi brûlera lentement
Bientôt tu entreras au cimetière des gens que j’ai aimé
Une personne de plus quand je suis seule a qui parler
Une personne de plus avec qui des morceaux de vie j’ai partage
Une personne de plus qu’i m’a blessé mais que j’ai aimé et qui va nous quitter
Ma part la plus humaine, c’est la tienne,
Celle que ton parfum parfois appelle,
Celle qui dans tes yeux était belle,
Celle qui aujourd’hui est une gardienne.
Ma part la plus vivante est celle qui est morte,
Celle qui sait que tu ne pousseras plus jamais la porte,
Mais qui t’attend encore et qui désespère,
Qui serait prête à te retrouver, même en enfer.
Ma part la plus humaine, c’est celle qui t’aime,
Celle qui ne ressent jamais une pointe de haine,
Celle qui, de tout, comme hier, toujours se rappelle,
Celle qui regarde peut-être un peu trop le ciel.
Ma part la plus belle, c’est ma part la plus humaine,
Celle qui pour toujours et à jamais sera tienne,
Celle que jamais, eux, ne comprennent,
Celle que jamais, tous, ne retiennent.
Ma part la plus forte n’est pas celle qui est morte,
C’est celle qui survit, qui se bat pour rester en vie,
Celle que tout le monde trouve trop dure et trop forte,
Celle qui ne ressent rien, mais celle qui, chaque matin, est en vie.
Ma part la plus vulnérable, la plus fragile,
C’est celle qui, dans notre lit, reste immobile,
Celle qui te retrouve entre songes et chansons,
Et dans chaque recoin de ma vie, de ma maison.
Ma part la plus effrayante n’est pas celle qui est vivante,
C’est celle qui, contre tous et tout, est résistante,
Celle qui garde la tête froide et un œil sur l’écran de contrôle,
Celle qui, parfois, souvent, porte un masque, joue un rôle.
Ma part la plus humaine, c’est ma part la plus belle,
Car c’est celle qui, encore et toujours, tu aimes,
Celle qui fait que moi aussi je me trouve belle,
Et que, pour toujours, je suis en vie, et je t’aime.
Ma part la plus humaine, c’est la tienne,
Celle que ton parfum parfois appelle,
Celle qui dans tes yeux était belle,
Celle qui aujourd’hui est une gardienne.
Ma part la plus vivante est celle qui est morte,
Celle qui sait que tu ne pousseras plus jamais la porte,
Mais qui t’attend encore et qui désespère,
Qui serait prête à te retrouver, même en enfer.
Ma part la plus humaine, c’est celle qui t’aime,
Celle qui ne ressent jamais une pointe de haine,
Celle qui, de tout, comme hier, toujours se rappelle,
Celle qui regarde peut-être un peu trop le ciel.
Ma part la plus belle, c’est ma part la plus humaine,
Celle qui pour toujours et à jamais sera tienne,
Celle que jamais, eux, ne comprennent,
Celle que jamais, tous, ne retiennent.
Ma part la plus forte n’est pas celle qui est morte,
C’est celle qui survit, qui se bat pour rester en vie,
Celle que tout le monde trouve trop dure et trop forte,
Celle qui ne ressent rien, mais celle qui, chaque matin, est en vie.
Ma part la plus vulnérable, la plus fragile,
C’est celle qui, dans notre lit, reste immobile,
Celle qui te retrouve entre songes et chansons,
Et dans chaque recoin de ma vie, de ma maison.
Ma part la plus effrayante n’est pas celle qui est vivante,
C’est celle qui, contre tous et tout, est résistante,
Celle qui garde la tête froide et un œil sur l’écran de contrôle,
Celle qui, parfois, souvent, porte un masque, joue un rôle.
Ma part la plus humaine, c’est ma part la plus belle,
Car c’est celle qui, encore et toujours, tu aimes,
Celle qui fait que moi aussi je me trouve belle,
Et que, pour toujours, je suis en vie, et je t’aime.
Regarde mes yeux
Regarde comme ils sont bleus
Un plongeon dedans ?
Juste comme avant…
Le bleu de la mer
Celui que tu espères
Mais qui est trop loin
Même pour demain
Regarde mes yeux
Regarde si tu peux
Juste une minute ou deux
Juste un peu de nous deux
Le bleu de ta chemise
Le bleu qui hypnotise
Mais je l’ai brûlée
Elle est partie en fumée
Regarde mes yeux
C’est tout ce que je veux
Une promesse, un aveu
Une caresse, un vœu pieux
Le bleu que tu aimais
Celui que j’ai fait tatoué
Le bleu que tu souhaitais
Celui du gilet que j’ai gardé
Regarde mes yeux
Ouvre tes yeux
Je ne veux pas d’un adieu
Regarde encore mes yeux
Tu es désormais évanescent,
Mais ton être, dans ma vie, fut flavescent.
Notre amour demeure ineffable,
Et mon esprit t’attend, inlassable.
Je cherche à atteindre l’ataraxie,
Ne pouvant trouver l’alacrité.
Sans toi, désormais, à mes côtés,
Dans ma vie, dans ma galaxie.
Ta poitrine qui se soulève, je ne suis pas prête
Ma main qui prend la tienne et tout s’arrête…
Notre rencontre un vendredi soir
Moi jeune et perdue portant du noir
Des sourires et des regards
Et mon cœur qui s’égare
Notre premier rendez-vous
Un restaurant, la mer, la neige,
Des paroles comme un sortilège.
Il existe désormais un « nous »
Notre premier baiser
Un vendredi à la sortie du lycée
Tu étais venu secrètement me chercher
Mon cœur battait fort dans ma poitrine paralysée
Notre séparation
Pas une envie mais une obligation
Personne ne comprenait notre relation
Mais qu’importe car nous nous aimions
Nos retrouvailles
Malgré de possibles représailles
Un mardi d’automne à la mer
Notre première nuit et tout s’accélère
Ton rire, ton odeur et ta peau
Non ce rêve n’est pas trop beau
Nos familles, la maladie mais la vie
Qui malgré tout cela nous réunit
Ta poitrine qui se soulève une dernière fois
Ma main qui serre fort mais tendrement tes doigts.
Je déteste les matins
Quand je me réveille et que tu es loin
Je déteste les soirs
Quand je suis allongée seule dans le noir
Je déteste sourire
Quand tu n’es pas là pour me faire rire
Je déteste pleurer
Quand on sait que mes larmes te sont destinées
Je déteste manger
Quand je sais que tu n’as pas cuisiné
Je déteste cuisiner
Quand je sais que tu ne pourras pas y goûter
Je déteste chanter
Quand tu n’es pas à mes côtés pour te moquer
Je déteste danser
Quand je me souviens que j’ai refusé quand tu m’as demandé
Je déteste sortir
Quand tu n’es pas là pour me secourir
Je déteste rester
Quand, à la maison, je suis seule et résignée
Je déteste la musique
Quand je me souviens que tu la trouvais magnifique
Je déteste les objets
Car pour toi, ils n’avaient aucun secret
Je déteste les feux d’artifice
Car sans toi, c’est un vrai supplice
Je déteste les soirées
Où jamais, sans toi, je ne me suis amusée
Je déteste les gens
Qui me regardent et font semblant
Je déteste famille et amis
Car aucun ne reste : ils sont tous partis
Je déteste les enfants
Car avec toi, j’en voulais avant
Je déteste notre maison
Que j’ai dû quitter, écouter ma raison
Je déteste certaines choses
Qui me rappellent que nous étions en osmose
Je déteste absolument tout
Car tout me rappellera toujours à nous
Je déteste tout ce que tu m’as fait aimer
Tout ce dont on m’a dépossédée
Tout ce qu’on m’a demandé d’oublier
Tout ce que personne ne soupçonnera jamais
Je déteste tout ce que j’aime
Car dans mon cœur, il y a ce dilemme
Mais n’oublie jamais que toi, je t’aime
Et qu’encore une fois, je t’écris un poème
Couloir blanc,
C’est le premier de l’an.
On m’a tout dit,
C’est bientôt fini.
J’suis pas coiffée,
Pas maquillée.
Fin de matinée,
Lendemain de fête arrosée.
J’ai pas pleuré,
Pas une larme n’a coulé.
Y a mon père et sa femme,
Pour m’accompagner dans ce drame.
Elle est grande, jeune, brune,
Dehors, y a de la brume.
J’arrête de l’écouter,
Mon esprit s’est envolé.
Une femme fait le ménage…
Est-ce un bon présage ?
Elle écoute une chanson tragique,
Les paroles sont mélancoliques.
Et j’ai entendu :
« Qui saura ? »
Je m’accroche aux paroles,
Mon cœur s’affole.
Pourquoi tu n’es pas là ?
Je sais que tu ne reviendras pas.
Pourquoi tu n’as rien dit,
Pour apaiser mon esprit ?
Personne ne me fera oublier
Les instants passés à tes côtés.
Comment revivre sans toi ?
Comment découvrir d’autres joies ?
Le bonheur n’existe pas,
Comme autrefois, il le chanta.
Je ne ressens plus rien…
C’est sûrement aussi bien.
J’aimerais que tu tiennes ma main,
Que tu te réveilles demain.
Une journée sans toi, c’est trop.
Dans mon cœur, il ne fait pas beau.
Comme dans la chanson :
« Qui saura ? »
Les semaines ont passé,
Les mois se sont écoulés.
Je me suis transformée
En un être fissuré.
Au début : le néant.
Plus rien n’est beau, ni grand.
Plus de douleur,
Plus de bonheur.
Tout se répète dans ma tête,
Dans ma maison, des pense-bêtes.
Dans mon cœur : la tempête.
Je voulais que ma vie s’arrête.
Partir, prendre ma retraite,
Disparaître de la planète.
J’efface tout sur Internet.
Je ne suis qu’une marionnette…
Depuis que j’ai entendu
« Qui saura ? »
Finalement, je vis.
Tous les jours, je ris.
Tout le monde dit
Que je suis jolie.
Je mets de la couleur
Pour éloigner la noirceur.
Je dors mal la nuit…
Mais qui s’en soucie ?
J’ai perdu du poids.
C’était pas mon choix.
Et je pense à toi,
Juste tout bas.
Et un jour, je pleure,
Je sens battre mon cœur.
Il n’est donc pas mort,
Ni sorti de ce corps.
Je retrouve qui j’étais.
Je t’ai perdu, je le sais.
Essayez de comprendre…
J’ai besoin qu’on me le rende.
Je suis seule sur terre.
Il était ma vie entière.
Aujourd’hui, je pleure quand j’entends
« Qui saura ? »
Un jour peut-être
J’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
J’suis cachée sous ma couette
Mon cœur n’est pas à la fête
J’me sens comme incomplète
À sortir j’suis pas prête
J’regarde la peinture abstraite
Accrochée au mur de notre chambrette
Pour moi tout l’monde s’inquiète
Mon régime c’est la diète
Pas envie d’faire d’emplettes
Toi aussi, tu regrettes ?
Un jour peut-être
j’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
Tout s’mélange dans ma tête
J’dis plus rien j’suis secrète
J’veux m’jeter par la f’nêtre
Non j’le f’rais pas j’suis pas bête
Mais quelle est belle cette fenêtre
J’tai dis ça un jour peut-être
T’étais beau c’était chouette
J’dois sortir mais j’suis pas prête
T’imagine pas comme on m’traite
Dans ma tête tout s’répète
Et moi tu vois je végète
Un jour peut-être
j’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
Jamais, jamais j’y crois pas
Un jour je sortirai peut-être
Sans passer pas la f’nêtre
Je marcherai des kilomètres
Je sortirai de mon périmètre
Centimètre par centimètre
Besoin de me sentir disparaître
D’être de nouveau de ma vie le maître
Besoin d’parler ni à un psy ni à un prêtre
Avant de partir je t’écrirai une lettre
Puis j’irai ailleurs pour renaître
Tu es venu cette nuit dans mon sommeil.
Tu as susurré des mots à mon oreille.
Tu m’as dit — je me souviens — que j’étais belle,
D’une manière tendre et solennelle.
Tes yeux ont plongé dans les miens,
Je sens encore la caresse de tes mains.
Je me rappelle la chaleur de ton corps,
Je n’avais à faire le moindre effort.
Tu étais là, je le sais, tu es venu,
Et ton amour alors, j’ai reçu…
Mais mon réveil a sonné,
Et ton image s’est évaporée.
Je sais que je n’ai rien imaginé,
Dans un autre monde, cela a existé.
Les mots que tu m’as susurrés,
La douceur de tes baisers…
Notre amour est éternel.
Alors j’attendrai que tu reviennes.
Là où tu es, je sais que tu m’aimes,
Et moi, je te resterai fidèle…
Tout le monde part, et tout le monde meurt.
Il ne reste que des souvenirs de mon bonheur.
Tu disais qu’on resterait à mes côtés,
Tu disais qu’on ne mourrait jamais.
Mais un à un, ils sont partis,
Un à un, ils m’ont trahie.
Ils ont tous fermé les yeux
Pour rejoindre les cieux.
Parce que tout le monde part, et tout le monde meurt,
Et ils disent tous vouloir mon bonheur…
Mais à chaque fois, je vis le même malheur.
Tout le monde part et tout le monde meurt.
Passer la journée au lit,
Oublier qui je suis,
Quel jour nous sommes,
Et ne voir personne.
Parce qu’il y a dans mon cœur des portes que je ne veux pousser,
Et il y a dans ma tête des souvenirs que je ne peux effacer.
J’essaie de vivre et d’oublier les mois de décembre et janvier,
Je serai bien, je crois, quand nous aurons atteint la rive de février.
Ne pas avoir le cœur à la fête,
Se tenir éloignée des paillettes,
Sourire malgré la tempête,
Et attendre que tout s’arrête.
Les souvenirs se bousculent dans ma mémoire,
Je ne veux pas vivre les jours à venir ni ce soir.
J’ai l’impression d’être seule à préférer vivre cette période dans le noir,
Moi que tout le monde désigne comme étant la veuve noire.
Ne pas être triste ni déprimée,
Simplement laisser le temps passer,
S’occuper l’esprit pour ne pas penser
Que mes derniers mots pour lui ont été : « Bonne année… »
Éteindre la lumière de mon être tout entier,
Ne pas sourire, ne surtout pas se forcer,
Les gens qui vivent comme si de rien n’était, les mépriser,
Avoir envie de laisser ma part sombre se dévoiler et les blesser.
Regarder ma montre qui va bientôt s’arrêter pour cinq petits jours,
Et qui ensuite continuera son cadran à faire des tours.
Se dire qu’au fond ce n’est pas si compliqué,
Car cela fera trois ans que ce n’est plus la première année.
Ce ne sera plus jamais une bonne année,
Ne souhaitez pas non plus une bonne santé,
Car mes vœux à moi n’ont pas marché :
Il ne reste que des cendres de ces instants partagés.
Ce n’est pas une question de temps,
Ni même une question de gens.
Désormais, tout est différent,
Et mon cœur sombre dans un océan.
Alors non, je ne me mettrai pas sur mon trente et un pour fêter le trente et un…
Et vous savez quoi ? Cela ne me fait absolument rien…
Je ne vous dirai pas les derniers mots que je lui ai dits,
Car pour moi, ils sont à la fois sacrés et maudits.
Parfois, je me perds dans le cimetière de ma mémoire.
Je déambule entre les urnes et les tombes,
J’avance, enveloppée de brouillard dans le noir,
Dans ce repaire mortuaire de catacombes.
Et même les bruits en pleine nuit
Ne me feront plus trembler,
Car mon esprit les reconnaît
Quand chacun est terrorisé.
Une part de moi s’est déjà envolée de l’autre côté,
Quand tout le monde s’attendait à me voir m’effondrer.
Mon cœur et une partie de moi, j’ai enterrés,
Et maintenant je suis prête à danser sur les tombes de mon passé.
Et si, par la mort, ton souvenir s’évapore,
Toi qui rejoins tous ceux que j’ai aimés,
Toi qui, comme eux, désormais es mort,
Rassure-toi, la vie je vais dévorer.
Personne ne pourra blesser mon cœur brisé.
Je préfère boire et danser à en crever,
Plutôt que pleurer et mes idées noires broyer.
Je n’ai que faire de ces regards prêts à me fusiller.
Tu peux espérer me voir m’écrouler,
Tomber à terre, sur mes genoux, et crier,
Mais jamais je n’arrêterai ce sourire d’arborer
Et de porter un toast à ma sombre santé.
Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives :
C’est ce que je me disais chaque jour en ouvrant les yeux.
Et je continuerai jusqu’à atteindre les cieux,
Pour le moment, je ne suis pas prête à atteindre l’autre rive.
Je garde les yeux ouverts jusque dans mon sommeil,
Prête à esquiver ceux qui veulent me tuer au réveil.
Et chaque nuit, dans mon cercueil, tu sais, c’est la fête,
Car personne n’a réussi à faire tomber ma tête.
Que disparaissent ces suceurs de sang amateurs,
Car d’aucun d’entre eux je n’ai peur.
Dans mon esprit, je danse avec les démons,
Je me laisse emporter dans leur tourbillon.
Vivre ma vie emportée par la folie,
Entre les caveaux et les châteaux,
Je danse avec nostalgie et mélancolie,
Car tel est mon terrible fardeau.
Tu étais la Rose,
Celle que l’on propose,
Celle qui fait que j’ose,
Et que nous étions en osmose.
Tu étais la Pensée,
Celle qui donne de vilaines idées,
Celle qui fait que tout a commencé,
Et que pour toi, mon cœur a chaviré.
Tu étais le Lilas,
Celui qui poussait chez nous autrefois,
Et que tu laissais sur cette table en bois,
Celui qui rimait avec Lisa.
Tu étais la Pivoine,
De notre jardin, la plus belle des courtisanes,
Et qui dansait dans le vent telle une gitane.
Tu étais l’homme idoine.
Tu étais la Pâquerette,
Celle de notre idylle secrète,
Celle de notre vie parfaite,
Et aujourd’hui de toi, tout, je regrette.
Tu étais la Jonquille,
Que tu m’offrais avec un croissant, au lit,
Qui aujourd’hui sur ma peau est inscrite,
Mais qui représente aussi la maladie.
Tu étais toutes ces fleurs que tu m’offrais,
Tu étais tout ce que j’aimais.
La maison, comme elles, tu parfumais
D’une odeur que jamais je n’oublierai.
Tu étais toutes ces fleurs et tellement plus encore…
Et je n’ai aucun endroit où déposer ces fleurs,
Si ce n’est sur le bord de mon cœur brisé.
Tu me manques le matin
Tu me manques le soir aussi
Je ne dis rien et je souris
Et j’attends juste demain
Tu me manques le midi
Tu me manques chaque nuit
Je n’avance pas, je fuis
Tu manques tant à ma vie
Tu me manques au réveil
Tu me manques au coucher
Je pense à toi dans mon sommeil
Mais rien ne me fait t’oublier
Tu me manques au déjeuner
Tu me manques au souper
Tu me manques à chaque instant
Tu me manques en chantant
Tu me manques à la maison
Tu me manques les week-ends
Toi qui étais mon capitaine
Toi qui étais mon compagnon
Tu me manques en vacances
Maintenant je les déteste
Tu me manques en silence
Et je cache ma détresse
Tu me manques tout le temps
Si tu savais comme c’est épuisant
Si tu savais comme c’est étouffant
Et dans mon cœur c’est le néant
Tu me manques tellement
Mais je continue pour toi
Chaque jour, je pense à toi
Tu me manques énormément
Tu me manques atrocement
Parfois tu sais je me déteste
De mes sentiments je me déleste
C’est tellement oppressant
Tu me manques continuellement
Je n’arrive pas à mettre un point final
Car je sais que cela me fera trop mal
Et tout cela est vraiment terrifiant
Tu me manques intensément
On dit de moi que je suis forte
Avec toi une part de moi est morte
Ton départ a bousillé tous mes plans
Tu me manques continuellement
Tu me manques obstinément
Tu me manques tout le temps
Tu me manques simplement
Lamartine disait : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Oh, comme il disait la vérité.
Maintenant que tu n’es plus là, j’ai comme la désagréable impression d’être démembrée.
Comment pourrais-je, à eux tous, leur expliquer
Qu’une partie de moi, avec toi, s’est évaporée ?
Oui, aujourd’hui, je crois en ce que Lamartine disait.
J’aimerais tellement que tu sois là,
J’aimerais tellement que tu me prennes par le bras.
Pourtant, je sais très bien que jamais tu ne reviendras.
Oh, comme j’aurais aimé que Lamartine se soit trompé,
Mais je sais aujourd’hui que Lamartine disait vrai :
Oui, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Je déteste les gens depuis que tu ne fais plus partie de ce monde,
Car avec toi, je crois bien que mon cœur s’est enfui…
J’ai beau essayer de rire, parler et manger,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Comme j’aurais aimé que toi seul sois resté
Et que tous les autres nous aient quittés.
Je suis parti le tout premier
J’ai fermé les yeux dans la peur et la douleur
Puis nous nous sommes retrouvés
Toi qui m’a rejoint dans le calme et la douceur
Je ne suis plus seul, tu es à mes côtés
Mais ceux qui sont derrière, en sont tous dévastés
Nos deux départs on été trop rapprochés
Alors bien sûr, pour eux, ce sera plus dure à encaisser
La vie doit continuer pour nous,
Nous nous sommes toujours battus
La vie doit continuer pour vous ,
Nous veillerons sur vous à chaque coin de rue
Nous aimions le bleu tous deux
Regardez le ciel quand il sera bien bleu
Nous serons là au dessus de vos yeux
Nous serons tous deux ensemble dans les cieux
Nous serons là pour guider chacun de vos pas,
Chacun de vous, quand dans vos cœurs, rien n’ira
Soyez triste, criez, laissez vos émotions sortir
Mais promettez nous de ne jamais vous détruire
Prenez le temps qu’il vous faut pour accepter notre départ
Mais n’oubliez pas que nous sommes là quelque part
N’oubliez jamais que l’amour est la clé
N’oubliez jamais que nous nous sommes retrouvés