Le deuil
Le deuil est une expérience intime et universelle, où le vide et les souvenirs se mêlent. Je l’explore avec sensibilité, donnant voix aux émotions et à la mémoire de ce qui nous a quittés.
Tu es venu cette nuit dans mon sommeil.
Tu as susurré des mots à mon oreille.
Tu m’as dit — je me souviens — que j’étais belle,
D’une manière tendre et solennelle.
Tes yeux ont plongé dans les miens,
Je sens encore la caresse de tes mains.
Je me rappelle la chaleur de ton corps,
Je n’avais à faire le moindre effort.
Tu étais là, je le sais, tu es venu,
Et ton amour alors, j’ai reçu…
Mais mon réveil a sonné,
Et ton image s’est évaporée.
Je sais que je n’ai rien imaginé,
Dans un autre monde, cela a existé.
Les mots que tu m’as susurrés,
La douceur de tes baisers…
Notre amour est éternel.
Alors j’attendrai que tu reviennes.
Là où tu es, je sais que tu m’aimes,
Et moi, je te resterai fidèle…
Lamartine disait : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Oh, comme il disait la vérité.
Maintenant que tu n’es plus là, j’ai comme la désagréable impression d’être démembrée.
Comment pourrais-je, à eux tous, leur expliquer
Qu’une partie de moi, avec toi, s’est évaporée ?
Oui, aujourd’hui, je crois en ce que Lamartine disait.
J’aimerais tellement que tu sois là,
J’aimerais tellement que tu me prennes par le bras.
Pourtant, je sais très bien que jamais tu ne reviendras.
Oh, comme j’aurais aimé que Lamartine se soit trompé,
Mais je sais aujourd’hui que Lamartine disait vrai :
Oui, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Je déteste les gens depuis que tu ne fais plus partie de ce monde,
Car avec toi, je crois bien que mon cœur s’est enfui…
J’ai beau essayer de rire, parler et manger,
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé.
Comme j’aurais aimé que toi seul sois resté
Et que tous les autres nous aient quittés.
Je déteste les matins
Quand je me réveille et que tu es loin
Je déteste les soirs
Quand je suis allongée seule dans le noir
Je déteste sourire
Quand tu n’es pas là pour me faire rire
Je déteste pleurer
Quand on sait que mes larmes te sont destinées
Je déteste manger
Quand je sais que tu n’as pas cuisiné
Je déteste cuisiner
Quand je sais que tu ne pourras pas y goûter
Je déteste chanter
Quand tu n’es pas à mes côtés pour te moquer
Je déteste danser
Quand je me souviens que j’ai refusé quand tu m’as demandé
Je déteste sortir
Quand tu n’es pas là pour me secourir
Je déteste rester
Quand, à la maison, je suis seule et résignée
Je déteste la musique
Quand je me souviens que tu la trouvais magnifique
Je déteste les objets
Car pour toi, ils n’avaient aucun secret
Je déteste les feux d’artifice
Car sans toi, c’est un vrai supplice
Je déteste les soirées
Où jamais, sans toi, je ne me suis amusée
Je déteste les gens
Qui me regardent et font semblant
Je déteste famille et amis
Car aucun ne reste : ils sont tous partis
Je déteste les enfants
Car avec toi, j’en voulais avant
Je déteste notre maison
Que j’ai dû quitter, écouter ma raison
Je déteste certaines choses
Qui me rappellent que nous étions en osmose
Je déteste absolument tout
Car tout me rappellera toujours à nous
Je déteste tout ce que tu m’as fait aimer
Tout ce dont on m’a dépossédée
Tout ce qu’on m’a demandé d’oublier
Tout ce que personne ne soupçonnera jamais
Je déteste tout ce que j’aime
Car dans mon cœur, il y a ce dilemme
Mais n’oublie jamais que toi, je t’aime
Et qu’encore une fois, je t’écris un poème
Tu me manques le matin
Tu me manques le soir aussi
Je ne dis rien et je souris
Et j’attends juste demain
Tu me manques le midi
Tu me manques chaque nuit
Je n’avance pas, je fuis
Tu manques tant à ma vie
Tu me manques au réveil
Tu me manques au coucher
Je pense à toi dans mon sommeil
Mais rien ne me fait t’oublier
Tu me manques au déjeuner
Tu me manques au souper
Tu me manques à chaque instant
Tu me manques en chantant
Tu me manques à la maison
Tu me manques les week-ends
Toi qui étais mon capitaine
Toi qui étais mon compagnon
Tu me manques en vacances
Maintenant je les déteste
Tu me manques en silence
Et je cache ma détresse
Tu me manques tout le temps
Si tu savais comme c’est épuisant
Si tu savais comme c’est étouffant
Et dans mon cœur c’est le néant
Tu me manques tellement
Mais je continue pour toi
Chaque jour, je pense à toi
Tu me manques énormément
Tu me manques atrocement
Parfois tu sais je me déteste
De mes sentiments je me déleste
C’est tellement oppressant
Tu me manques continuellement
Je n’arrive pas à mettre un point final
Car je sais que cela me fera trop mal
Et tout cela est vraiment terrifiant
Tu me manques intensément
On dit de moi que je suis forte
Avec toi une part de moi est morte
Ton départ a bousillé tous mes plans
Tu me manques continuellement
Tu me manques obstinément
Tu me manques tout le temps
Tu me manques simplement
Un jour peut-être
J’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
J’suis cachée sous ma couette
Mon cœur n’est pas à la fête
J’me sens comme incomplète
À sortir j’suis pas prête
J’regarde la peinture abstraite
Accrochée au mur de notre chambrette
Pour moi tout l’monde s’inquiète
Mon régime c’est la diète
Pas envie d’faire d’emplettes
Toi aussi, tu regrettes ?
Un jour peut-être
j’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
Tout s’mélange dans ma tête
J’dis plus rien j’suis secrète
J’veux m’jeter par la f’nêtre
Non j’le f’rais pas j’suis pas bête
Mais quelle est belle cette fenêtre
J’tai dis ça un jour peut-être
T’étais beau c’était chouette
J’dois sortir mais j’suis pas prête
T’imagine pas comme on m’traite
Dans ma tête tout s’répète
Et moi tu vois je végète
Un jour peut-être
j’oublierai ton être
Mais pour l’instant ça n’peut être
Non jamais ça ne sera
Jamais, jamais j’y crois pas
Un jour je sortirai peut-être
Sans passer pas la f’nêtre
Je marcherai des kilomètres
Je sortirai de mon périmètre
Centimètre par centimètre
Besoin de me sentir disparaître
D’être de nouveau de ma vie le maître
Besoin d’parler ni à un psy ni à un prêtre
Avant de partir je t’écrirai une lettre
Puis j’irai ailleurs pour renaître
Je suis parti le tout premier
J’ai fermé les yeux dans la peur et la douleur
Puis nous nous sommes retrouvés
Toi qui m’a rejoint dans le calme et la douceur
Je ne suis plus seul, tu es à mes côtés
Mais ceux qui sont derrière, en sont tous dévastés
Nos deux départs on été trop rapprochés
Alors bien sûr, pour eux, ce sera plus dure à encaisser
La vie doit continuer pour nous,
Nous nous sommes toujours battus
La vie doit continuer pour vous ,
Nous veillerons sur vous à chaque coin de rue
Nous aimions le bleu tous deux
Regardez le ciel quand il sera bien bleu
Nous serons là au dessus de vos yeux
Nous serons tous deux ensemble dans les cieux
Nous serons là pour guider chacun de vos pas,
Chacun de vous, quand dans vos cœurs, rien n’ira
Soyez triste, criez, laissez vos émotions sortir
Mais promettez nous de ne jamais vous détruire
Prenez le temps qu’il vous faut pour accepter notre départ
Mais n’oubliez pas que nous sommes là quelque part
N’oubliez jamais que l’amour est la clé
N’oubliez jamais que nous nous sommes retrouvés
Tout le monde part, et tout le monde meurt.
Il ne reste que des souvenirs de mon bonheur.
Tu disais qu’on resterait à mes côtés,
Tu disais qu’on ne mourrait jamais.
Mais un à un, ils sont partis,
Un à un, ils m’ont trahie.
Ils ont tous fermé les yeux
Pour rejoindre les cieux.
Parce que tout le monde part, et tout le monde meurt,
Et ils disent tous vouloir mon bonheur…
Mais à chaque fois, je vis le même malheur.
Tout le monde part et tout le monde meurt.
Couloir blanc,
C’est le premier de l’an.
On m’a tout dit,
C’est bientôt fini.
J’suis pas coiffée,
Pas maquillée.
Fin de matinée,
Lendemain de fête arrosée.
J’ai pas pleuré,
Pas une larme n’a coulé.
Y a mon père et sa femme,
Pour m’accompagner dans ce drame.
Elle est grande, jeune, brune,
Dehors, y a de la brume.
J’arrête de l’écouter,
Mon esprit s’est envolé.
Une femme fait le ménage…
Est-ce un bon présage ?
Elle écoute une chanson tragique,
Les paroles sont mélancoliques.
Et j’ai entendu :
« Qui saura ? »
Je m’accroche aux paroles,
Mon cœur s’affole.
Pourquoi tu n’es pas là ?
Je sais que tu ne reviendras pas.
Pourquoi tu n’as rien dit,
Pour apaiser mon esprit ?
Personne ne me fera oublier
Les instants passés à tes côtés.
Comment revivre sans toi ?
Comment découvrir d’autres joies ?
Le bonheur n’existe pas,
Comme autrefois, il le chanta.
Je ne ressens plus rien…
C’est sûrement aussi bien.
J’aimerais que tu tiennes ma main,
Que tu te réveilles demain.
Une journée sans toi, c’est trop.
Dans mon cœur, il ne fait pas beau.
Comme dans la chanson :
« Qui saura ? »
Les semaines ont passé,
Les mois se sont écoulés.
Je me suis transformée
En un être fissuré.
Au début : le néant.
Plus rien n’est beau, ni grand.
Plus de douleur,
Plus de bonheur.
Tout se répète dans ma tête,
Dans ma maison, des pense-bêtes.
Dans mon cœur : la tempête.
Je voulais que ma vie s’arrête.
Partir, prendre ma retraite,
Disparaître de la planète.
J’efface tout sur Internet.
Je ne suis qu’une marionnette…
Depuis que j’ai entendu
« Qui saura ? »
Finalement, je vis.
Tous les jours, je ris.
Tout le monde dit
Que je suis jolie.
Je mets de la couleur
Pour éloigner la noirceur.
Je dors mal la nuit…
Mais qui s’en soucie ?
J’ai perdu du poids.
C’était pas mon choix.
Et je pense à toi,
Juste tout bas.
Et un jour, je pleure,
Je sens battre mon cœur.
Il n’est donc pas mort,
Ni sorti de ce corps.
Je retrouve qui j’étais.
Je t’ai perdu, je le sais.
Essayez de comprendre…
J’ai besoin qu’on me le rende.
Je suis seule sur terre.
Il était ma vie entière.
Aujourd’hui, je pleure quand j’entends
« Qui saura ? »
Tu étais la Rose,
Celle que l’on propose,
Celle qui fait que j’ose,
Et que nous étions en osmose.
Tu étais la Pensée,
Celle qui donne de vilaines idées,
Celle qui fait que tout a commencé,
Et que pour toi, mon cœur a chaviré.
Tu étais le Lilas,
Celui qui poussait chez nous autrefois,
Et que tu laissais sur cette table en bois,
Celui qui rimait avec Lisa.
Tu étais la Pivoine,
De notre jardin, la plus belle des courtisanes,
Et qui dansait dans le vent telle une gitane.
Tu étais l’homme idoine.
Tu étais la Pâquerette,
Celle de notre idylle secrète,
Celle de notre vie parfaite,
Et aujourd’hui de toi, tout, je regrette.
Tu étais la Jonquille,
Que tu m’offrais avec un croissant, au lit,
Qui aujourd’hui sur ma peau est inscrite,
Mais qui représente aussi la maladie.
Tu étais toutes ces fleurs que tu m’offrais,
Tu étais tout ce que j’aimais.
La maison, comme elles, tu parfumais
D’une odeur que jamais je n’oublierai.
Tu étais toutes ces fleurs et tellement plus encore…
Et je n’ai aucun endroit où déposer ces fleurs,
Si ce n’est sur le bord de mon cœur brisé.
Parfois, je me perds dans le cimetière de ma mémoire.
Je déambule entre les urnes et les tombes,
J’avance, enveloppée de brouillard dans le noir,
Dans ce repaire mortuaire de catacombes.
Et même les bruits en pleine nuit
Ne me feront plus trembler,
Car mon esprit les reconnaît
Quand chacun est terrorisé.
Une part de moi s’est déjà envolée de l’autre côté,
Quand tout le monde s’attendait à me voir m’effondrer.
Mon cœur et une partie de moi, j’ai enterrés,
Et maintenant je suis prête à danser sur les tombes de mon passé.
Et si, par la mort, ton souvenir s’évapore,
Toi qui rejoins tous ceux que j’ai aimés,
Toi qui, comme eux, désormais es mort,
Rassure-toi, la vie je vais dévorer.
Personne ne pourra blesser mon cœur brisé.
Je préfère boire et danser à en crever,
Plutôt que pleurer et mes idées noires broyer.
Je n’ai que faire de ces regards prêts à me fusiller.
Tu peux espérer me voir m’écrouler,
Tomber à terre, sur mes genoux, et crier,
Mais jamais je n’arrêterai ce sourire d’arborer
Et de porter un toast à ma sombre santé.
Fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives :
C’est ce que je me disais chaque jour en ouvrant les yeux.
Et je continuerai jusqu’à atteindre les cieux,
Pour le moment, je ne suis pas prête à atteindre l’autre rive.
Je garde les yeux ouverts jusque dans mon sommeil,
Prête à esquiver ceux qui veulent me tuer au réveil.
Et chaque nuit, dans mon cercueil, tu sais, c’est la fête,
Car personne n’a réussi à faire tomber ma tête.
Que disparaissent ces suceurs de sang amateurs,
Car d’aucun d’entre eux je n’ai peur.
Dans mon esprit, je danse avec les démons,
Je me laisse emporter dans leur tourbillon.
Vivre ma vie emportée par la folie,
Entre les caveaux et les châteaux,
Je danse avec nostalgie et mélancolie,
Car tel est mon terrible fardeau.
Passer la journée au lit,
Oublier qui je suis,
Quel jour nous sommes,
Et ne voir personne.
Parce qu’il y a dans mon cœur des portes que je ne veux pousser,
Et il y a dans ma tête des souvenirs que je ne peux effacer.
J’essaie de vivre et d’oublier les mois de décembre et janvier,
Je serai bien, je crois, quand nous aurons atteint la rive de février.
Ne pas avoir le cœur à la fête,
Se tenir éloignée des paillettes,
Sourire malgré la tempête,
Et attendre que tout s’arrête.
Les souvenirs se bousculent dans ma mémoire,
Je ne veux pas vivre les jours à venir ni ce soir.
J’ai l’impression d’être seule à préférer vivre cette période dans le noir,
Moi que tout le monde désigne comme étant la veuve noire.
Ne pas être triste ni déprimée,
Simplement laisser le temps passer,
S’occuper l’esprit pour ne pas penser
Que mes derniers mots pour lui ont été : « Bonne année… »
Éteindre la lumière de mon être tout entier,
Ne pas sourire, ne surtout pas se forcer,
Les gens qui vivent comme si de rien n’était, les mépriser,
Avoir envie de laisser ma part sombre se dévoiler et les blesser.
Regarder ma montre qui va bientôt s’arrêter pour cinq petits jours,
Et qui ensuite continuera son cadran à faire des tours.
Se dire qu’au fond ce n’est pas si compliqué,
Car cela fera trois ans que ce n’est plus la première année.
Ce ne sera plus jamais une bonne année,
Ne souhaitez pas non plus une bonne santé,
Car mes vœux à moi n’ont pas marché :
Il ne reste que des cendres de ces instants partagés.
Ce n’est pas une question de temps,
Ni même une question de gens.
Désormais, tout est différent,
Et mon cœur sombre dans un océan.
Alors non, je ne me mettrai pas sur mon trente et un pour fêter le trente et un…
Et vous savez quoi ? Cela ne me fait absolument rien…
Je ne vous dirai pas les derniers mots que je lui ai dits,
Car pour moi, ils sont à la fois sacrés et maudits.